Un trou dans le front à l'origine du Mont-Saint-Michel

Des rêves intenses

708. L’évêque d’Avranches, Aubert, arrive soucieux, le front plissé, à la réunion express qu’il vient de fixer, après une nuit sans sommeil.

Là, au milieu des chanoines de la cathédrale normande, il annonce : « J’ai fait un rêve, cette nuit. Saint Michel m’est apparu et m’a dit qu’il voulait qu’on lui construise une église sur le mont Tombe. »

Le mont Tombe, c’est le tout premier nom de notre Mont-Saint-Michel actuel.

Bon. Les chanoines rient. C’est pour ça qu’il nous a réveillés ?

Mais Aubert refait un autre rêve, la nuit d’après. Plus intense, celui-là. Presque vrai, dites donc !

Saint Michel est revenu, mais cette fois, Aubert en a la preuve !

Il lui a donné un « coup de doigt » nimbé de lumière sur la tête, qui lui a percé le crâne !

Et c’est vrai que son crâne, conservé à Avranches, présente bien un trou...

Là où le taureau piétine

Aubert a tout de même la présence d’esprit de demander où le saint veut qu’on lui construise son temple.

Michel répond : à l’endroit où ils trouveront un taureau qui une fois libre, piétinera un endroit bien particulier...

Aubert et ses collègues se rendent sur le mont, cherchent, et trouvent un taureau qu’ils détachent de sa corde.

La bête galope, galope, et là où elle piétine le sol, on construit la chapelle. Pas n’importe laquelle.

La réplique de celle du Mont-Gargan, en Italie du Sud, aménagée dans une cavité naturelle.

Pourquoi celle-là ? Michel y serait apparu vers 492…

Mais ici sur le mont, pas de grotte. Que nenni.

Tout embêté, Aubert fait construire une chapelle à peu près ressemblante et aménager une pseudo grotte artificielle.

Et voilà : le mont Saint-Michel, anciennement mont Tombe, venait de naître !

On place des chanoines pour garder la chapelle et accueillir les pèlerins...