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Juillet 1380, Chateauneuf-de-Randon. L'eau de la fontaine aura la peau de Du Guesclin

Quand : juillet 1380

Le cénotaphe | Ludovic Péron / CC-BY-SA
Cité médiévale Guerre de Cent Ans Siège Bertrand du Guesclin Cité de Duguesclin

Le mausolée

C'est un cénotaphe, situé au lieu-dit de l'Habitarelle.

On l'a placé là vers 1830, à l'endroit même où était installée la tente dans laquelle est mort le Breton !

Le cénotaphe désigne un monument funéraire commémoratif : c'est-à-dire que les restes du défunt ne se trouvent pas dedans.

Mais où sont-ils, alors ? Ah ah...

Chercher les restes de du Guesclin, c'est comme reconstituer un puzzle :

  • ses os, insigne honneur, se trouvent aux côtés des rois de France, à Saint-Denis (93) !
  • son cœur repose en Bretagne, dans la basilique Saint-Sauveur de Dinan (22)
  • son gisant d'entrailles se trouve au Puy (43) dans l'église Saint-Laurent : contrairement au gisant de Saint-Denis le représentant imberbe, celui du Puy le montre avec une barbe !
  • sa chair reposait à Montferrand dans l'église des Cordeliers : un tombeau détruit à la Révolution...

Après sa mort, le Breton a entamé un sacré périple, depuis Châteauneuf : son corps a fait la lente remontée vers la Bretagne, mais on l'a vu, des morceaux se sont arrêtés en cours de route !

Lorsque le cortège arrive au Mans, un ordre venu du roi Charles V mentionne le fait qu'il doit reposer à Saint-Denis...

Les faces du cénotaphe portent ces inscriptions :

« Ce monument a été élevé par le gouvernement de la République et le département de la Lozère à la mémoire de Bertrand du Guesclin précurseur de Jeanne d'Arc dans l'œuvre du relèvement national. Ici le 13 juillet 1380 Bertrand du Guesclin a reçu sur son lit de mort les clefs de Châteauneuf-de-Randon près aux derniers chefs des Grandes Compagnies. »

La source de tous les ennuis ?

C'est apparemment en buvant l'eau de cette fontaine (la source de la Glauze qui coule non loin du mausolée) que le Breton serait mort.

Il se serait battu en plein cagnard en armure, et l'eau trop fraîche lui aurait été fatale... à moins d'une vilaine bactérie dans l'eau ?

La mort de du Guesclin à Châteauneuf

La mort de du Guesclin à Châteauneuf | ©The British Library / Public domain

Le château : France 1 - Angleterre 0

Situées en haut du village, voilà tout ce qu'il reste du château « neuf » de Randon : les ruines de la tour de l'Anglais.

C'est devant les murs de la forteresse que Bertrand pousse son dernier soupir, le 14 juillet 1380.

Congestion pulmonaire, disent certains, choc thermique pour d'autres...

Mais que venait faire Bertrand dans cette galère ?

À cette époque, la région se fait dévaster par les brigands, d'une part, et par les armées anglaises, de l'autre.

Alors on décide d'envoyer une armée royale, que l'on confie au fidèle du Guesclin. Châteauneuf, à l'époque, est assiégée par les Anglais.

Bertrand débarque, se bat, se bat... pendant 15 jours, il se démène !

Devant une place où ces maudits Godons (Anglais) ne lâchent rien.

Il meurt sous les murs du château, à l'âge de 60 ans...

On dit qu'au moment de sa mort, il confie son épée au maréchal de Sancerre pour qu'il la donne au roi.

Et même Bertrand mort, on ne laisse pas tomber le siège pour autant.

Les Anglais finissent par se rendre et leur capitaine va offrir les clés de la ville à Louis de Sancerre.

On organise une sorte de cérémonie où les vaincus déposent les clefs sur le tombeau de du Guesclin...

Une image forte, passée à la postérité !

Le petit musée

Installé à l'intérieur de la mairie.

La salle d'exposition évoque les épisodes marquants de la vie de du Guesclin : sont présentés des objets, des gravures, des images d'archives (pour voir le château avant sa ruine), des maquettes... dont celui de notre Château « Neuf » !

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !