Retrouvez les autres épisodes de Talleyrand intime à Valençay :
- Talleyrand intime à Valençay (partie 1) : la vie quotidienne au château
- Talleyrand intime à Valençay (partie 2) : à table !
- Talleyrand intime à Valençay (partie 3) : santé et hygiène de vie du prince
- Talleyrand intime à Valençay (partie 5) : les femmes de sa vie
Chevreuils et calèches
Une lettre de l’homme politique et écrivain Prosper de Barante, qui séjourne au château en 1826, évoque très bien le parc et la forêt de Valençay :
« C’est un parc de 300 arpents avec des troupeaux de daims et de chevreuils. Ce sont de vastes forêts percées comme le bois de Boulogne, où l’on se promène aussi facilement que dans un jardin. Ce sont des chasses, des chevaux, des calèches au service des hôtes. […] Les promenades en voiture sont un des principaux plaisirs d’ici. »
Avant d’ajouter du propriétaire, Charles Maurice de Talleyrand, que :
« Ce lieu lui plaît, il le montre avec complaisance, et l’on voit que c’est une sorte d’affection pour lui. »
L'aménagement du domaine
Dès 1810, Talleyrand fait aménager une grande pépinière d’arbres et d’arbres à fruits, pour ses forêts.
Dans le potager, il fait pousser de nombreuses variétés de pêchers... car il adore les pêches !
L’intendant Dupertuis plante des arbres verts en grande quantité, au mois de janvier, puis lâche des lièvres dans le parc, pour quand viendrait le moment dans l’année où il n’y aurait plus de gibier à chasser.
En 1833, Talleyrand écrit à son ami le diplomate Adolphe Bacourt, alors à Londres :
« Mes uniques affaires sont aujourd’hui des plantations. Nous sommes au 1er novembre, et pour ce genre de chose, il ne faut pas se mettre en retard. J’ai besoin d’un sac de graines de pin d’Écosse. Vous voudrez bien vous faire rembourser par Colmache du prix de cette petite acquisition, sous les ombrages de laquelle je me promène déjà, car je vois dans 40 ans mes pins superbes. »
Un jour, le préfet de l’Indre refuse à Talleyrand l’autorisation de planter un petit bois.
Il se défend en disant qu’il est à cheval sur la loi.
« Ma foi ! Vous montez une fière rosse », lui répond Talleyrand !
Un très grand domaine
Avec ses 53 hectares de parc, ses jardins, sa forêt, le domaine de Valençay offre plusieurs paysages variés !
Le jardin à la française
Le jardin français et ses bassins a été conçu au début du 20e siècle par le paysagiste Édouard André.
Les jardins en terrasse
Voici le jardin de la duchesse de Dino, avec sa terrasse et ses sculptures, ses parterres de fleurs.
Sans oublier la vue imprenable sur la jolie vallée du Nahon !
Tout au bout, en face de la terrasse, on remarque un petit pavillon, celui de La Garenne : construit en 1806 pour Talleyrand, il faisait autrefois partie du domaine de Valençay.
Aujourd’hui, c’est une propriété privée.
Vague à l'âme berrichon
Talleyrand évoque un jour dans une lettre la mélancolie qui le frappe, lors de ses séjours au château de Valençay, dans la campagne berrichonne :
« Ici à Valençay, j’arrange ma vie pour être monotone ; je ne suis pas heureux, je ne suis pas malheureux ; ma santé n’est pas bonne, elle n’est pas mauvaise ; je suis sans douleur et sans maladie, je m’affaiblis tout doucement. Si cet état de langueur ne s’arrête pas, je sais bien comment tout cela pourra finir. Je ne m’en afflige ni ne m’en effraye. Mon affaire est finie. J’ai planté des arbres, bâti une maison : n’est-il pas temps d’en finir ? »
Sources
- Georges Lacour-Gayet. Talleyrand. 1930.
- Parcs et jardins. Château de Valençay, chateau-valencay.fr.