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Petite histoire du château d'Azay-le-Ferron

Quand : 1250 - 1951

Le château | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA
Château Château d'Azay-le-Ferron

Le précepteur de la fille du roi

Le premier seigneur connu se nomme Nicolas Turpin de Crissé, en 1250.

Puis en 1423, la châtellenie d'Azay passe par alliance à Pierre Frotier, chambellan et conseiller du roi Charles VII.

C’est à cet homme que ce dernier confie l’éducation de sa fille Jeanne de Valois, en 1450. Fille qu’il a eue... avec Agnès Sorel !

Vers 1496, la construction d'une grosse tour couronnée de mâchicoulis commence : la tour Frotier.

Le pavillon François Ier, plus tard accolé à cette tour par l'aile Humières, se construit entre 1515 et 1524.

Tour Frotier : détail

Tour Frotier : détail | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

Un maréchal de France

Azay se retrouve à la fin du 16e siècle aux mains de Louis Ier de Crevant : Louis II, son fils, qui a hérité de son épouse du titre de marquis d'Humières, fait construire l'aile portant son nom, vers 1630.

Une petite parenthèse pour parler du fils de Crevant, lui aussi duc d'Humières, qui naît au château d’Azay en 1628.

Il porte surtout le titre ronflant de maréchal de France… Un grand monsieur, à l'époque : à 40 ans, il se distingue en 1658 à la bataille des Dunes, gagnée contre les Espagnols.

On dit de lui « que sa présence ornait la Cour et tous les lieux où il se trouvait » !

L'aile François Ier

L'aile François Ier | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

Les célèbres Tonnelier de Breteuil !

Le château passe en 1699 à Nicolas Louis Le Tonnelier de Breteuil.

Oui, de la célèbre et grande famille qui a fait les belles heures de l’histoire du château de Breteuil, dans les Yvelines !

Et figurez-vous que ce Nicolas Louis est le père de la célèbre Gabrielle Émilie du Châtelet ! La brillante scientifique, philosophe et âme sœur de Voltaire... Elle passe de longs séjours d’enfant, au château d’Azay-le-Ferron.

Son neveu, le non moins célèbre Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil, très grand diplomate et acteur principal dans l’affaire du collier de la Reine, naît au château d’Azay-le-Ferron, en 1730.

Un des membres fait ajouter en 1714, à la droite de l'aile François Ier, un pavillon de style Louis XIII : le pavillon Breteuil.

L'aile d'Humières, à droite

L'aile d'Humières, à droite | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

L'aile d'Humières : détail

L'aile d'Humières : détail | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

Michel l'Assassin, châtelain et maire d'Azay

En 1798, le munitionnaire des armées de la toute jeune République, Julien Gabriel Ouvrard, achète le château d’Azay. Il n’y viendra… jamais !

Il le revend alors en 1803 à un associé, Marc Grégoire Michel Le Jeune, fournisseur des armées de Napoléon. Également futur maire d’Azay, de 1812 à 1852.

Un parvenu, que tout le monde surnomme Michel l’Assassin… pour le distinguer de son frère, Michel le Voleur ! Famille, je vous hais… bref !

Lui qui venait d’épouser une parente pauvre de la célèbre Mme Récamier, se révèle vite infect, avec les habitants d’Azay-le-Ferron.

Il consent néanmoins à ouvrir son château, pour organiser de grandes fêtes patriotiques, histoire de redorer son image de maire.

Un jour, il fait semblant d’être malade, à l’article de la mort, pour pouvoir échanger son domaine d’Azay-le-Ferron contre une grosse rente viagère.

L’acte en poche, il guérit en un clin d’œil ! Il profitera ainsi de son château berrichon pendant encore 20 ans...

Le château : vue d'ensemble

Le château : vue d'ensemble | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

Une grande famille d'industriels

En 1852, le domaine revient à une grande famille de maîtres de forges, les Luzarche. Ces derniers le garderont pendant un siècle.

La fille aînée d'Alfred Luzarche (maire d'Azay-le-Ferron entre 1881 et 1925) s'appelle Marthe. Elle épouse l'ingénieur Georges Hersent en 1896.

À cette occasion d'ailleurs, sont offerts des orangers, comme le veut la tradition : Marthe et Georges en faisaient un apéritif parfumé à l'orange amère !

De grands chamboulements bouleversent Azay au 20e siècle : les jardins sont redessinés ; en 1926, à l'ouest de la tour, une nouvelle galerie à arcades voit le jour pour relier la tour Frotier à l'aile des communs...

Mme Hersent meurt en 1951 sans héritiers... Elle lègue donc Azay à la ville de Tours (nous sommes aux confins de l'Indre et de l'Indre-et-Loire), qui ouvre à la visite les très beaux jardins et les magnifiques appartements meublés !

Sources

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • Véronique Moreau, Jean Réjasse. Le château d'Azay-le-Ferron. M.G. Éditions, 2008.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !