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1569, l'année de la bataille sanglante de Moncontour

Quand : 3 octobre 1569

Le donjon | Sanao / Public domain
Fortification Guerres de Religion Bataille Gaspard de Coligny Henri III Donjon de Moncontour

La bataille, bien qu’elle porte le nom de Moncontour, s’est déroulée dans les plaines dominant le donjon !

La bataille en deux mots

Vous trouviez les guerres du Moyen Age sanglantes ?

Attendez un peu ! Le donjon de Moncontour a littéralement dégusté, à l’époque des guerres de Religion, surtout pendant la terrible bataille éponyme.

Elle a lieu le 3 octobre 1569, avec la victoire des catholiques du futur Henri III (encore duc d’Anjou à l’époque) sur les protestants de l’amiral de Coligny.

Le siège dure peu de temps, mais la bataille est féroce et se termine par une vraie boucherie.

Tenez, on y retrouve des têtes connues :

Bataille de Moncontour (Tortorel, 1565-73)

Bataille de Moncontour (Tortorel, 1565-73) | ©Rijksmuseum / CC0

La mutinerie allemande

Côté protestant, au moment de donner l’assaut, les mercenaires allemands refusent d’attaquer : une mutinerie !

Ils grognent que « si on ne leur baillait argent, ils ne marcheraient pas ».

Il faut dire qu’on n’avait pas payé leur solde depuis des mois… mais c’est bien le moment pour un règlement de compte !

Les pourparlers prennent un temps précieux aux protestants... temps qui leur aurait permis d’occuper la position avantageuse repérée auparavant par Coligny, près d’Airvault.

Donjon de Moncontour

Donjon de Moncontour | ©Daniel Jolivet / Flickr / CC-BY

Infériorité numérique...

Mais le duc d’Anjou est en vue… il faut se résigner à accepter le combat.

Il fallait donc se rabattre sur la plaine d’Assais, entre Moncontour et Airvault, entièrement à découvert !

L’amiral se masse en haut d’une colline, où il tente de cacher son infériorité numérique. En effet,

  • le duc d’Anjou, futur Henri III, dispose de 18 000 hommes d’infanterie, 9000 cavaliers, 15 canons ;
  • l’amiral, lui, compte 12 000 fantassins, 6000 chevaux et 8 canons.

Comment s'y prend-il ?

Hé bien, faute de soldats et de canons, il entremêle arquebusiers, cavaliers allemands et français, de manière à ce que chacun se porte secours !

Le choc !

La bataille commence dans l’après-midi. Elle dure à peine... deux heures.

L’attaque commence par les jets de boulets de l’artillerie, pendant plusieurs minutes.

Les deux camps se rapprochant peu à peu, l’assaut est ensuite lancé. Terrible !

Les protestants, déployés en haie, armés de pistolets et d’épées seulement, vacillent dès le premier choc.

Il se font déborder de tous les côtés, enfoncer, bousculer.

Ils se prennent le choc des lances et des chevaux.

Les corps sont littéralement taillés en pièces.

Coligny

Coligny | ©Rijksmuseum / CC0

Coligny, la mâchoire fracassée

L’amiral de Coligny, au milieu de la mêlée, a la mâchoire inférieure fracassée et quatre dents cassées par le tir du pistolet du commandant des reîtres catholiques.

Coligny accuse le coup. Le heaume rempli de son sang, son épée cassée dans sa main, les courroies qui attachent sa cuirasse ont été rompues par des coups de feu.

Du sang coule abondamment le long de sa blessure et l’étouffe à moitié.

C’est un dur à cuire, Coligny ! Dans un gargouillis sanglant, malgré la terrible blessure, il abat son agresseur.

Un gentilhomme l’extrait de la mêlée et c’est de loin que l’amiral voit ses troupes se faire massacrer.

Ma-ssa-crer ! C’est le mot ! La pire bataille des guerres de Religion ! Les Suisses aux ordres des catholiques égorgent à tour de bras.

Le duc d’Anjou tente d'arrêter le carnage en leur hurlant qu’il fallait épargner les Français...

Le bilan

L’infanterie allemande se fait massacrer, les uns après les autres.

Avant d’être égorgé, à même la terre de la plaine, l'un d'eux bégaye en suppliant, pour demander grâce : « Bon papiste, moi, bon papiste ! »

Les Suisses se montrent sans merci...

  • Sur les 12 000 protestants, 7000 meurent.
  • On compte à peine 500 morts côté catholique.

Un auteur protestant, La Popelinière, note que beaucoup de blessés protestants survivent, mais pas les blessés catholiques : on accusait les protestants d’empoisonner leur balle !

L'anecdote qui tue !

On dit qu’après cette bataille, Catherine de Médicis entend certaines personnes évoquer les conséquences qu’aurait eu une victoire des protestants.

Elle aurait dit : « Hé bien ! Nous aurions entendu la messe en français » !

Sources

  • Mlle Vauvilliers. Histoire de Jeanne d’Albret reine de Navarre. 1818.
  • Paul-François Velly. Histoire générale de France. 1819.
  • Complément de l’encyclopédie moderne, tome 9. 1860.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !