Gaspard de Saulx-Tavannes, construire pour noyer sa peine

De 1563 à 1570

GaspardGaspard | ©Public domain

Le maréchal inconsolable

Le Pailly, c’est le château du célèbre maréchal.

Car même si la première mention du Pailly remonte au 13e siècle, avec ses seigneurs du même nom, c’est bien Gaspard de Saulx-Tavannes qui construit le petit joyau Renaissance que nous avons sous les yeux, en 1563.

Enfin, fait construire, grâce à l'architecte Nicolas Ribonnier...

Ses parents (Jean de Saulx et Marguerite de Tavannes) avaient acheté les terres du Pailly, en 1530.

La tradition veut que notre maréchal construise le Pailly pour noyer son chagrin.

Pour oublier la mort tragique de son fils aîné à la guerre...

Il se jette aussi à corps perdu dans la chasse, s’occupe de ses autres enfants.

Gaspard le coriace

Mais vous voulez sûrement savoir qui est ce Saulx-Tavannes ?

On va revenir quelques décennies en arrière.

Page de François Ier à la bataille de Pavie en Italie, le jeune gaillard brille par ses exploits guerriers et son grand courage : batailles d'Arlon, de Cerisoles, de Boulogne... on le trouve partout !

Lors d'un tournoi donné à Paris en 1549, on raconte que Gaspard rompt 60 lances par jour sans être blessé, et ce pendant 8 jours ! Coriace, pas vrai ?

Pendant les guerres de Religion, Gaspard entame une lutte acharnée contre les protestants.

Sa haine féroce lui fait même créer la confrérie du Saint-Esprit, pour mieux servir la religion catholique.

On murmure qu'il aurait initié le massacre de la Saint-Barthélémy...

Le chroniqueur Brantôme dit qu’il aurait crié ce jour-là, en courant les rues :

« Saignez, saignez ! Les médecins disent que la saignée est aussi bonne en ce mois d’août qu’en mai. »

Bon, ça reste à prouver ! Pas vrai, monsieur Brantôme ?

Après tous ces exploits, la consécration, enfin : Gaspard reçoit le bâton de maréchal des mains du roi, en 1570.

Source

  • Th. Pistollet de Saint-Ferjeux. Notice Le château et les seigneurs du Pailly. Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres (tome 1). 1847.