This website requires JavaScript.

Fargeon, le créateur des parfums de Marie-Antoinette

Marie-Antoinette (Vigée-Lebrun) | Yann Caradec / CC-BY-SA
Musée Marie-Antoinette Musée international de la parfumerie

Mon royaume pour un parfum !

À chaque Cour, son parfum ! Tous les grands parfumeurs s'approvisionnent en fleurs à Grasse...

Sous Louis XIII, c’est la mode des gants parfumés à la frangipane, toute droite venue d’Italie.

Au temps de Louis XIV, on se parfume allégrement avec ambre et musc (c’est le parfumeur Martial qui s’en charge), vu que l’on ne se lave pas : pouah, ça cocotte sec, sous les perruques !

Louis XV, c’est la « Cour parfumée », avec entre autres, la naissance de l’eau de Cologne.

Et pour Louis XVI ?

Ce sont les fragrances légères de rose et de violette... mais qui pour se charger de leur élaboration, qui ?

Minute, il arrive... voilà Jean-Louis Fargeon !

Jasmin et violette pour Marie-Antoinette

Fargeon quitte très jeune son Montpellier natal, pour tenter sa chance à Paris.

Il ouvre sa boutique rue du Roule, non loin de la rue de Rivoli.

Son nom ? Au Cygne des Parfums...

Oh, il faut dire que le Fargeon a de qui tenir : sa famille est spécialisée dans le parfum depuis des lustres et avait une boutique du nom d’Oriza, à Paris.

On retiendra surtout son paternel qui avait créé l’eau de Ninon de Lenclos, du nom de la célèbre courtisane du 17e siècle.

On dit que celle-ci est morte très âgée, mais son eau l’avait rajeunie !

Parmi les créations de Fargeon pour la cour de Louis XVI, on trouve l’eau de fleur d’orange.

Mais Marie-Antoinette a son parfum attitré : il se compose de rose, de violette et de jasmin avec une pointe de musc.

Fargeon lui confectionne aussi des pommades et des crèmes parfumées à la rose...

Recettes : lait virginal et eau de persil

Superbe et Sensuelle

Fargeon publie un livre en 1801 : L’art du parfumeur.

On y apprend des recettes de ses « eaux simples » aux 4 épices, au laurier, au cédrat, ou plus étonnant, au persil... ses « eau Couronnée », « eau Superbe », « eau Sensuelle »...

Et bien sûr, la cosmétique : « préparations pour embellir le teint » et « procurer son éclat naturel au visage », comme le « lait virginal » qui compte plusieurs recettes, dont celle-ci :

« Pulvérisez 3 onces de litharge d’argent. Mêlez, avec une once de bon vinaigre blanc. Ajoutez une once de sel commun bien pilé et dissous dans une demi-livre d’eau de pluie. Passez à travers un morceau de drap. Conservez la liqueur qui en découlera dans un vase que vous agiterez de temps en temps. Cette liqueur deviendra blanche comme du lait. On peut s’en laver matin et soir pour embellir la peau, détruire les lentilles qui sont sur le visage, ou faire passer les pustules et les rougeurs qui paraissent sur le front et les joues. »

Vérole et teintures

Allez, messieurs, mesdames, Fargeon a toutes les crèmes qu’il vous faut !

  • Sa crème miracle pour « enlever les rides » à base d’eau d’orge et de baume de La Mecque...
  • les pommades pour les lèvres fendues » et les marques de petite vérole, les « savonnettes pour la barbe » ;
  • les « liqueurs pour parfumer la bouche » et autres teintures pour cheveux ;
  • la fabrication des gants parfumés, ce qui a fait sa renommée auprès de la jeune Marie-Antoinette ;
  • ce n’est pas fini : le Mercure de France parle d’une « eau Favorite », créée pour enlever les taches de rousseur en éclaircissant le teint !

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !