À la découverte des gisants de la chapelle royale de Dreux

Gisants de la chapelle royaleGisants de la chapelle royale | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Des morts tragiques, prématurées, une artiste, des explorateurs, des militaires...

Découvrons les plus beaux gisants de la chapelle royale, et leurs petites histoires !

Louis-Philippe (✝1850) et Marie-Amélie (✝1866)

Inhumés à la base dans la chapelle de Weybridge dans le Surrey (Angleterre), alors que la famille a dû s’exiler après l’abdication du roi en 1848, ils sont transférés en juin 1876 à Dreux.

Louis-PhilippeLouis-Philippe | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Louis-Philippe : détailLouis-Philippe : détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Ferdinand d’Orléans (✝1842) et Hélène de Mecklembourg (✝1858)

Le fils aîné de Louis-Philippe meurt accidentellement le crâne fracassé sur les pavés, à l’âge de 31 ans.

Son épouse, de confession protestante, n’a pas eu le droit d’être inhumée dans la chapelle, mais dans une minuscule cavité attenante.

Voilà pourquoi on la voit le bras tendu vers son mari !

Ferdinand d'OrléansFerdinand d'Orléans | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Adélaïde d’Orléans (✝1847)

La sœur cadette de Louis-Philippe, son amie, sa confidente. Elle pousse son dernier soupir dans les bras de son frère.

« Se doutait-il de ce qui allait lui manquer, quand, au début de la funeste année 1848, il accompagnait le corps d'Adélaïde, la plus sûre conseillère, l'amie la plus écoutée ? » écrit si bien Robert Burnand dans Le duc d'Aumale et son temps (1949).

Son gisant (par Aimé Millet) semble dormir paisiblement.

Le roi a fait composer l’épitaphe qui évoque la bienveillance de sa sœur, sa sollicitude envers les plus pauvres.

Adélaïde d'OrléansAdélaïde d'Orléans | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Henri d’Orléans, duc d’Aumale (✝1897)

L’un des fils de Louis-Philippe Ier.

Reconnaissable du premier coup d’œil, avec son uniforme de général, son sabre à la main, les plis du drapeau tricolore drapant sa dépouille !

Il faut dire qu’il est général de division, ayant combattu en Algérie, notamment lors de la prise de la smalah d'Abd-el-Kader, en mai 1843.

Militaire de carrière, donc, mais aussi homme politique contraint deux fois à l’exil (1848 pendant la Révolution et en 1886) et collectionneur d’art.

Il lègue à l’Institut de France son domaine de Chantilly avec l’actuel musée Condé et ses incroyables collections !

Duc d'AumaleDuc d'Aumale | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Louis d’Orléans (✝1874)

Mort à l’âge de 7 ans, c’est l'un des petits-fils de Louis-Philippe.

Son extraordinaire et émouvant gisant, connu sous le nom de L’Enfant voilé, a été sculpté par Aimé Millet.

Les détails sont incroyables de réalisme !

L'Enfant VoiléL'Enfant Voilé | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Françoise d’Orléans (✝1818)

Il s’agit là de la plus jeune princesse inhumée dans la chapelle royale ! Morte à deux ans, c'est l'une des filles de Louis-Philippe.

Remarquez, sur ce gisant de Pradier qui la représente endormie, l’une des jambes un peu levée, sortant du linceul sous lequel l'enfant repose.

Françoise d'OrléansFrançoise d'Orléans | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Sophie Charlotte de Bavière (✝1897)

Cette duchesse de Bavière (née Sophie Charlotte von Wittelsbach), devenue duchesse d’Alençon par son mariage avec Ferdinand d’Orléans (petit-fils de Louis-Philippe Ier), meurt brûlée vive dans le terrible incendie du bazar de la Charité.

Sa sœur, Elizabeth, la mythique Sissi, meurt elle aussi tragiquement, assassinée en 1898 !

Son gisant, signé Charles Walhain, la représente en princesse drapée dans un manteau à fleurs de lys.

Sophie de BavièreSophie de Bavière | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Saviez-vous qu’il avait été réalisé un premier gisant, aujourd’hui au musée d’Art de Dreux ?

Jugé trop violent par la famille, il représente Sophie la tête renversée, allongée sur le dos, reposant sur des poutres calcinées... comme un instantané pris au moment de sa mort !

Voici cette belle sculpture :

Gisant de Sophie de BavièreGisant de Sophie de Bavière | ©Le Passant / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Marie d’Orléans (✝1839)

L’une des filles de Louis-Philippe Ier.

Sculptrice romantique, elle réalise la statue L’Ange de la résignation, qui surplombe son beau tombeau (par Lemaire).

À noter sur sa gauche la statue en réduction de Jeanne d’Arc, qu’elle réalise en 1837, et le bouquet de fleurs de lys à ses pieds.

Marie d'Orléans : détailMarie d'Orléans : détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Marie d'OrléansMarie d'Orléans | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Henri d’Orléans (✝1901)

L’un des arrières-petits-enfants de Louis-Philippe. Un explorateur !

Voilà pourquoi son gisant le représente drapé dans une carte. L’aventure le passionne !

Il a la chance de pouvoir accompagner l’explorateur Bonvalot dans un voyage allant de Paris à Hanoï, en passant par toute l’Europe et l’Asie, parcourant Sibérie, Tibet, Chine.

Il parcourt ensuite l’Éthiopie, une nouvelle fois l’Asie, avant de mourir à 33 ans de paludisme, à Saïgon.

d'Orléansd'Orléans | Henri d'Orléans : détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

François d’Orléans, prince de Joinville (✝1900)

L'un des fils de Louis-Philippe, qui épouse Francisca de Bragança, fille de l’empereur Pedro Ier du Brésil.

Il est connu pour être un joueur invétéré. Un jour, ayant une dette de jeu, il dépose sa montre en gage.

Un peu honteux quand on lui en parle, il explique avoir oublié la montre chez sa tante.

D’où l’expression ma tante, utilisée pour qualifier le mont-de-piété de Paris !

Il est principalement connu pour avoir participé au retour des cendres de Napoléon Ier, en 1840.

Louise-Marie d'OrléansLouise-Marie d'Orléans | Marie-Adélaïde de Bourbon | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Marie-Adélaïde de Bourbon (✝1821)

Voici le tombeau de Marie-Adélaïde de Bourbon, fille du duc de Penthièvre et mère de Louis-Philippe Ier.

À l’origine de la construction de la première chapelle royale, à Dreux !

Ce tombeau contient aussi les restes de ses grands-parents, parents, fratrie, dont le duc de Penthièvre et Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (fils légitimé de Louis XIV).

Ne manque que sa belle-fille Penthièvre, la duchesse de Lamballe : l’amie de Marie-Antoinette est sauvagement massacrée par la foule à Paris en 1792, sa tête jetée dans une fosse anonyme et jamais retrouvée...

Sources

  • Eustache de Rotrou. Dreux : ses antiquités. 1879.
  • Chapelle royale de Dreux. Encyclopédie Wikipédia, wikipedia.org.
  • Grégoire Franconie. Le lys et la cocarde : royauté et nation à l’âge romantique. PUF, 2021.
  • Jean des Cars. Des couples tragiques de l'histoire. Perrin, 2020.
  • Collectif. Marie d'Orléans : princesse et artiste romantique. Somogy, 2008.