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Le Crédit municipal de Paris : d'où vient son surnom « Ma tante » ?

Montre de poche, image d'illustration | ©Günter / Pixabay
Expression française Crédit Municipal de Paris

Qu'est-ce que le Crédit municipal ?

Un mont-de-piété ? Un établissement de prêt sur gage !

A l’origine du nom, il y a le Monte di Pietà italien, créé en 1462 par le moine Barnabé de Terni, pour lutter contre l’usure.

En France, le premier mont-de-piété voit le jour à Paris en 1637, grâce à Théophraste Renaudot.

Le connaissez-vous ? Il s’agit du célèbre fondateur de la presse française ! Son but ? Le même que son ancêtre italien, la lutte contre l'usure !

Le Parlement met fin à cette institution en 1644, jusqu’à ce que Louis XVI la rétablisse en 1777, sur proposition du lieutenant général de police de Paris Jean-Charles Lenoir.

Transformé en Crédit municipal, il a eu son siège rue des Blancs-Manteaux, avant de déménager à son emplacement actuel, rue des Francs-Bourgeois (quartier du Marais).

A l'origine de l'expression : la montre du prince de Joinville

Le démon du jeu

Le Crédit Municipal a longtemps été surnommé « Ma tante », très familièrement.

Sans forcément savoir d’où venait ce nom presque affectueux !

On le doit à cet homme : François d’Orléans, prince de Joinville. L’un des nombreux fils du roi des Français Louis-Philippe Ier.

Celui que l’on dit possédé par le démon du jeu se retrouve un jour à devoir éponger une dette. Il est à sec ! Comment faire ?

Mettre en gage la montre à gousset que sa mère lui avait offerte ? Par exemple !

François d'Orléans (L. Pierson, vers 1860-90)

François d'Orléans (L. Pierson, vers 1860-90) | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Quoi, quelle montre ?!

Sauf qu’un jour, ladite maman, la reine Marie-Amélie, au détour d’une conversation, s’étonne de l’absence de la montre dans la poche de son fils…

On ne cache rien à une mère !

Tout confus, Joinville répond en bredouillant qu’il l’a oubliée chez sa tante.

La sœur de son père, quoi : Madame Adélaïde.

Marie-Amélie (pas folle, la guêpe) donne l’ordre d’aller chercher la montre de son fils chez sa belle-sœur.

Adelaïde d'Orléans, la fameuse tante

Adelaïde d'Orléans, la fameuse tante | ©Rijksmuseum / CC0

Un surnom affectueux

Ah ! Évidement, pas moyen de mettre la main dessus ! Joinville, tout honteux, doit avouer la vérité : il a mis sa montre en gage !

Et voilà comment sa tante Adélaïde d’Orléans laissa son nom au mont-de-piété !

Un surnom passé dans le langage courant, qui montre bien la place particulière de cette institution ô combien importante, dans la vie de nombreux Parisiens.

P.S. : François d’Orléans repose dans la chapelle royale de Dreux, où l’on peut voir son gisant.

Sources

  • Houda Laroussi. Le prêt sur gage au Crédit municipal de Paris. Éditions Karthala, 2012.
  • Michel de Decker. Napoléon III ou l'empire des sens. Belfond, 2010.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !