
Le pont métallique actuel date de 1953 : le pont précédent n'a pas résisté aux assauts de l’armée allemande, en 1944... Mais que d'histoires, dans son sillage !
1 - D'où vient le nom du pont ?
Plusieurs hypothèses pour son étymologie !
La première, ce sont les druides.
Qui déposaient le gui, cueilli sur des chênes dans les forêts du Dauphiné, ramené à Lyon en procession solennelle dans un temple sur le bord du Rhône.
Celui-ci avait pour nom Guy-l’hostière, pour « l’hostière du gui » (hostière pour hostellerie).
Le deuxième, serait que le nom viendrait de Grillotière, à cause de la multitude de « grillets » (grelots) que l’on trouvait dans le faubourg, sur les mulets attelés aux charrettes.
La troisième viendrait du propriétaire d’une grange, Grillot, qui y servait à boire et à manger.
Lieu très fréquenté, qui devient vite connu sous le nom de Grillotière, puis par corruption, Guillotière.
2 - 1190 : les croisés à l'eau !
La première mention du pont date de 1180. Trois ans plus tard, un frère pontife, Étienne, lance la « fabrique » du pont.
Il construit aussi l'hôtel-Dieu voisin et une petite chapelle.
Car les moines pontifes se devaient de bâtir des ponts, mais aussi de porter secours à leur prochain et de les accueillir dans leur chapelle.
Ce pont en bois s'écroule en 1190, à cause du poids des troupes de Philippe Auguste et de Richard Cœur-de-Lion, venant de Vézelay, qui partent en croisade ! Tous les soldats se noient, bien évidement…
Les papes, les archevêques, les évêques, les fidèles, tout le monde donne pour la reconstruction, qui a été très longue.
Même Richard, témoin de l'accident, autorise les frères à faire des quêtes, pour financer les travaux !
3 - 383 : mort de l’empereur Gratien sur le pont
Gratien règne sur la partie occidentale de l’Empire romain, de 367 à 383.
Il se fait bientôt de nombreux ennemis, notamment à cause de sa politique religieuse, persécutrice des païens. L’usurpateur Magnus Maximus prend le pouvoir, proclamé empereur en 381 !
C’est un Gratien abandonné de tous, vaincu, qui trouve refuge à Lyon.
Une rumeur lancée par l’ennemi murmure bientôt que l’impératrice arrivait de Trèves, où Gratien l’avait laissée.
Celui-ci sort donc de sa cachette, pour aller à la rencontre de son épouse.
Il s’engage sur le pont, croyant avoir vu la litière couverte approcher, portée par deux longues files d’esclaves.
Alors que Gratien l’aborde, s’apprêtant à saluer son épouse, un certain Andragathius émerge de la litière, épée en main... et le tue !
4 - Dumollard, le tueur en série
Ce journalier originaire de l’Ain passe pour être le premier tueur en série français !
Ses victimes ? Des jeunes filles, à qui il faisait miroiter des places de domestiques bien payées, dans des maisons des environs de Lyon.
Le rapport avec le pont ? Dumollard rencontrait ses victimes sur le pont de la Guillotière, là où les femmes cherchant du travail venaient se regrouper !
Il se fait donc passer pour un employé à la recherche d’une nouvelle domestique, pour son maître. Il convainc ses proies de le suivre à travers la campagne, à pied. Une fois seuls... il les agresse !
Dumollard se fait finalement arrêter, après avoir laissé une de ses victimes en vie. Il se fera guillotiner en mars 1862 à Montluel, dans l’Ain : on lui impute 12 victimes, entre 1855 et 1861.
5 - La bousculade de 1711
Un terrible mouvement de foule meurtrier a marqué l’histoire du pont de la Guillotière : nous vous en parlons dans cette anecdote.
6 - Le crocodile du pont
Saviez-vous qu’un crocodile faisait régner la terreur dans les eaux du Rhône, installé sur l’une des piles du pont de la Guillotière, au milieu du 18e siècle ?
Source
- F. Meifred. Histoire de la Guillotière et des Brotteaux. 1846.