Mais oui, ça ira... Une histoire de lanterne et d’aristocrates pendus à l’hôtel-de-ville de Paris
« Ah ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne, ah ça ira, ça ira, les aristocrates on les pendra »...
On vous dit tout sur cette chanson culte révolutionnaire !
Même Benjamin Franklin le dit !
Le « ça ira » de la chanson Ah, ça ira vient de la phrase fétiche de Benjamin Franklin.
Le papa du paratonnerre adore la répéter, lors de ses voyages en France, quand on lui demande des nouvelles de la guerre d’Indépendance qui déchire son pays, l'Amérique.
Il répond toujours : « Ça ira, ça ira... »
Des lanternes d'un genre... particulier
Et la lanterne ? C’est une vraie lanterne à proprement parler, où l’on pend... les corps des toutes premières victimes de la Révolution Française.
La plus célèbre se trouve à l’angle de la place de Grève (actuelle place de l'Hôtel-de-Ville) et de la rue de la Vannerie.
Parce qu’il y a, pile en face, un buste de Louis XVI : comme cela, disent les gens, il va voir ce que la justice fait des nobles...
Du coup, quand on entendait crier « À la lanterne » dans les rues de Paris, on savait que cela signait l’arrêt de mort d’un aristocrate !
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La contre-danse qui fait tout
Un ancien soldat, Ladré, écrit le Ah, ça ira pour la fête nationale qui célèbre le premier anniversaire de la prise de la Bastille.
Cela se déroule au Champ-de-Mars, en juillet 1790.
Des milliers d’ouvriers, venus aider aux préparatifs, chantent cela, pour se donner du cœur à l’ouvrage.
Le peuple affamé et survolté reprendra bientôt la chanson, avec le couplet sur les aristocrates à la lanterne...
L’air de la chanson, lui, vient d’une contre-danse intitulée Le carillon National de Bécourt.
Il paraît que Marie-Antoinette adorait la jouer au clavecin...
Jacques de Flesselles se fait lanterner
Une des toutes premières victimes de la Révolution à se faire « lanterner », c’est Jacques de Flesselles, le tout dernier des puissants prévôts des marchands de Paris.
L’ancêtre de notre maire actuel, si vous voulez.
Le 14 juillet 1789, alors que la Bastille vient de se faire assiéger par les Parisiens en colère (il faut dire que Camille Desmoulins les avaient bien excités, avec son discours au Palais-Royal), la foule vient demander des armes à l’hôtel.
On leur dit : que nenni. Furieux, les gens croient Flesselles de mèche avec le roi.
On hurle au traître... et le coup de pistolet fatal part, alors que l’on conduit le prévôt hors de l’hôtel-de-ville, pour être interrogé.
Flesselles s’effondre comme un vulgaire sac de pommes.
Pendu à la lanterne, sa tête au bout d’une pique, c’est la 2e victime de la Révolution, après le gouverneur de la prison de la Bastille... qu’il précède de quelques heures.
La fin des puissants prévôts des marchands !
La suite ? L’élection du tout premier maire parisien de l’histoire, Sylvain Bailly.