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Le père de la marquise de Sévigné enterré à Saint-Martin-de-Ré ?

Quand : 1627

Détail | Aoudot25 / CC-BY-SA
Église paroissiale Lieu de sépulture Mme de Sévigné Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré

Tiens ! Une tradition, ici, dans la petite église de Saint-Martin-de-Ré ?

Oui, regardez ! On peut lire l'épitaphe du baron de Chantal, sur l'un des piliers. Le père de la célèbre Mme de Sévigné !

Qui tombe, mortellement blessé, pendant la bataille de l'île de Ré, le 22 juillet 1627, face aux Anglais.

La tradition dit qu’on l'a enterré dans l'église...

Le père de la marquise de Sévigné

Vous vous souvenez ? On a croisé les parents du baron dans leur château bourguignon de Bourbilly.

Lui s'appelle Christophe de Rabutin, baron de Chantal.

Elle, la douce Jeanne-Françoise Frémyot, qui lorsque son mari meurt d’un bête accident de chasse en 1601, se retrouve effondrée.

Perdue, sans l’amour de sa vie.

Elle devient sainte Jeanne de Chantal et fonde l’ordre de la Visitation, avec François de Sales.

Ils ont un fils unique, Celse-Bénigne de Rabutin. Le baron enterré à Saint-Martin-de-Ré, c’est lui !

Né en 1596 à Bourbilly, il se marie en 1623 et a une fille unique, 3 ans après : Marie de Rabutin-Chantal, la célèbre marquise de Sévigné.

Plaque commémorative, église

Plaque commémorative, église Saint-Martin | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Face aux Anglais...

Mais revenons sur les derniers moments du baron.

On est en pleine guerre de Trente Ans. En 1627, l’île de Ré va subir le pire siège de son histoire.

Les Anglais veulent prendre la place !

Ils sont venus en renfort, aider les protestants de La Rochelle, que l’armée royale de Louis XIII ne va pas tarder à anéantir.

On lit dans le volume 1 des Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal :

« Le 22 juillet 1627 au soir, on vit paraître les Anglais près des côtes de l’île de Ré. A la faveur de la marée montante, ils s’approchèrent de la pointe de Semblenceau et mirent 2000 hommes à terre. Leurs chaloupes continuaient à augmenter ce nombre, lorsque Toiras s’avança contre eux avec 800 hommes d’infanterie et 200 chevaux, qu’il divisa en 7 escadrons, dont 5 étaient placés à l’avant-garde et deux derrière l’infanterie. Le premier de ces escadrons, composé des gentilshommes volontaires et de l’élite de la noblesse, était commandé par le baron de Chantal. »
Eglise Saint-Martin

Eglise Saint-Martin | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Derniers moments sur l'île de Ré

Le combat dure 6 longues heures. 6 heures de calvaire, où le baron reçoit 27 blessures faites à coups de lances.

3 de ses chevaux se font même tuer sous lui !

Celse-Bénigne de Rabutin meurt fauché par un boulet de canon.

L’historien protestant Grégoire Leti affirme qu’il se fait tuer de la main d’Oliver Cromwell, le célébrissime militaire anglais...

Celse avait 32 ans.

La petite Marie, future marquise de Sévigné, n’avait que quelques mois. Sa veuve n’allait pas lui survivre très longtemps…

Sources

  • Charles Walckenaer. Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal. 1846.
  • Frédéric Godefroy. Histoire de la littérature française au 17e siècle. 1877.
  • Ministère des travaux publics. Ports maritimes de la France (tome 5). 1883.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !