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Il naît à Moncey dans le Doubs
Bon-Adrien Jannot naît le 31 juillet 1754 à Moncey (Doubs). Le fils cadet d'un avocat au Parlement de Besançon et de son épouse Élisabeth Guillaume.
Tous deux de bonnes familles, de la région de Besançon. Le couple a 13 enfants, dont 5 meurent en bas âge. Adrien est le 4e !
Il s'appelle à la base Jannot, mais prend le nom de Moncey quand il achète le château
En 1789, le futur maréchal d'Empire, alors âgé de 35 ans, décide d’acheter le château de Moncey, qui appartenait au marquis du Cheylard. À la mort de ce dernier, ses enfants se moquent bien du château de Moncey : ils le vendent donc à Bon-Adrien !
Celui-ci ajoute alors à son nom de famille, Jannot, celui de sa nouvelle terre de Moncey : pour plus tard ne se faire appeler que Moncey tout court.
Une jeunesse rebelle !
C'est donc dans ce joli petit village de Moncey que le futur maréchal d’Empire passe une enfance paisible, avant de partir faire des études à Besançon.
Il est bouillonnant, bagarreur, têtu ! Son père le destine au droit. Lui ? Même pas en rêve ! Il s'échappe de son collège en 1768, pour s'engager dans l'armée. Sans l'accord paternel, en mentant sur son âge (il a 14 ans, il dit en avoir 16)… c’est du joli !
Son père le retrouve, le ramène à la maison tant bien que mal. Moncey reprend ses études de droit, mais rien à faire : il s'engage à nouveau en 1769. Rebelote : son père le ramène à ses études, qu'il ne finira jamais ! Mais à chaque fois, dans l’armée, il finit par s'ennuyer, se prend le bec avec ses supérieurs.
En 1776, à Lunéville, alors qu'il demande un congé provisoire, on lui signifie... de ne jamais revenir ! « A quitté par inconduite et légèreté ; jolie tournure, mais peu regrettable. À ne pas reprendre », note-t-on après son départ !
Napoléon Ier le fait maréchal d'Empire
Moncey, le 19 mai 1804, est fait maréchal d'Empire avec 17 autres généraux, par Napoléon Ier en personne. C'est la toute première fois que l'empereur décerne cette dignité, accompagnée d’une pluie de titres de noblesse, privilèges et autres rentes.
Ensuite, ce titre ne sera que rarement accordé (7 fois, entre 1807 et 1813). Le dernier maréchal à l'obtenir ? Grouchy, en 1815 !
Moncey livre un combat mémorable à Clichy !
Engagé volontaire en 1769, valeureux commandant-en-chef des armées des Pyrénées pendant la Révolution française, général de division bataillant en Espagne et en Italie... Moncey est de toutes les batailles !
Son plus beau fait d’armes, aux côtés de Napoléon Ier ? Le 30 mars 1814, lors de la bataille de Paris, au moment où les Russes assiègent la capitale. L’ultime combat, avant la capitulation et l’abdication de l'empereur.
Moncey défend notamment la place de Clichy, comme un acharné, pendant une journée entière. Il commande une « armée » en infériorité numérique, composée de volontaires, d’élèves de l’École vétérinaire... et de soldats invalides ! D’où sa statue qui orne depuis la place de Clichy !
Moncey est le père de la gendarmerie nationale moderne
Moncey devient le premier inspecteur général de la gendarmerie, en 1801. Il s’agit de l’ancienne maréchaussée médiévale, devenue gendarmerie nationale, en 1791…
Avec ordre du premier consul Bonaparte de la réorganiser et d’accroître ses effectifs, tout en lui donnant son indépendance. De quoi le considérer comme le « père » de la gendarmerie moderne !
On refuse de mettre Moncey en prison !
L’Empire mort et enterré, Louis XVIII de retour sur le trône demande à Moncey de présider le conseil de guerre, devant juger le maréchal Ney. Vous savez ? Le traître qui s’était rallié à l’empereur pendant les Cent Jours, en 1815.
Il refuse ! On l'envoie croupir 3 mois au fort picard de Ham, avec destitution de sa dignité de maréchal. À Ham, le commandant de la place-forte refuse d'enfermer un aussi célèbre maréchal d'Empire !
Moncey loue donc une chambre en face de la forteresse. Le commandant lui envoie tous les soirs des troupes jouer en son honneur, sous sa fenêtre !
Moncey reçoit un titre... le perd et le récupère
Napoléon Ier le fait duc de Conegliano en 1808 : référence à la ville italienne éponyme, en Vénétie. Parce qu’à la Restauration, Moncey a refusé de participer au conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney, Moncey est déchu de son titre en 1815 ! Avant récupération du duché un an plus tard.
Jusqu'au bout de sa vie, Moncey aux côtés de l'empereur !
15 décembre 1840. Les cendres de Napoléon Ier sont triomphalement rapatriées en France aux Invalides ! Parmi tout le gratin présent pour l’occasion, on compte quelques maréchaux d’Empire encore en vie, dont Moncey, 85 ans.
Il supplie son médecin de le faire vivre jusqu’à la cérémonie : c’est qu’il doit accueillir le cercueil de l’empereur, il est gouverneur des Invalides depuis 1833 ! « Docteur, faites-moi vivre encore un peu, je veux recevoir l'Empereur. »
Le jour J, il se fait porter jusqu’au tombeau, l’asperge d’eau bénite, embrasse la poignée de l’épée de l’empereur, et lance le célèbre : « Et maintenant, rentrons mourir ! » Coriace, il rendra finalement l'âme le 20 avril 1842 !
Sources
Louis de ChénierÉloge historique du maréchal MonceyLibrairie J. Dumaine, 1848
Axel BruckerLe maréchal MonceyÉditions Michalon, 2021