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Le brave Hubert de Garde et son château de Vins

Quand : 1539 - 1589

Le château | Fr.Latreille / CC-BY-SA
Château Château de Vins

Hubert de Garde ? Seigneur de Vins !

Du nom de ce petit château Renaissance, tâche ocre sur le ciel bleu du sud, se détachant sur les dentelles de montagnes brunes et les pins couleur émeraude, perdu entre les gargouillis d’une rivière fraîche et claire, le Caramy.

Lou matinier... au saut du lit !

Hubert de Garde naît dans ce château de Vins-sur-Caramy, en 1539.

Au 16e siècle, son nom sera sur toutes les lèvres, dans tout le Sud-Est de la France !

C’est un gaillard qui n’a pas froid aux yeux, grand stratège, rusé... mais vigilant, attention !

Il gagne alors son surnom provençal de Lou matinier... car il a pour habitude de surprendre ses ennemis dans leur lit !

Une balle pour le roi

Fils d’un président au parlement d’Aix-en-Provence, Hubert est d’abord écuyer du jeune duc d’Anjou, l'un des nombreux rejetons du roi Henri II.

Le duc d'Anjou ? Le futur Henri III !... qu'Hubert sauve au siège de La Rochelle : voyant qu’on allait lui tirer dessus, il se jette devant lui et reçoit la balle à sa place, près des reins !

Il guérit, bien sûr. C’est un coriace, Hubert !

Il sympathise avec Henri, qui, une fois devenu roi, le comble de faveurs.

Le siège de l'ingrat !

On retrouve Hubert en 1586, fraîchement nommé chef des troupes qui devaient défendre la région provençale contre les protestants.

Oui, le mot est lâché ! Les protestants, on est en pleines guerres de Religion.

En 1572, il assiste à la Saint-Barthélémy à Paris, mais repart bien vite sain et sauf en Provence : le roi l’a chargé d'y mater les protestants...

C’est d'ailleurs au cours d'un massacre en Provence, qu’Hubert le zélé catholique sauve la vie du baron d’Allemagne-en-Provence, Nicolas du Mas de Castellane. Un protestant...

Celui-ci assiégera plus tard le château de Vins, en bon ingrat !

Château qui résiste, bien sûr ! Retranché avec père, femme et enfants, Hubert de Garde regarde les 300 hommes de Castellane essayer d’assiéger les murailles, en vain.

Hubert de Garde et la prune de Brignoles

Brave guerrier, mais un peu rancunier, Hubert.

Figurez-vous qu'il refuse de payer ses impôts à la ville de Brignoles, en 1570 !

Alors, les habitants de la cité varoise se vengent en détruisant ses terres et ses 18 000 pruniers, ces arbres fruitiers emblématiques.

Il leur fera payer, plus tard... en demandant la rançon colossale de 50 000 écus !

Un tombeau pour un... rebelle

Hubert de Garde se fait tuer (assassiner, selon certains) au siège de Grasse, en 1589.

Infiniment regretté, on lui fait le plus beau des tombeaux, dans la cathédrale d’Aix-en-Provence.

Quand plus tard, Louis XIV viendra en Provence, on voilera la tombe d'Hubert, « pour cacher aux yeux de sa Majesté les cendres d’un rebelle » !

Sources

  • Encyclopédie Château Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • Girardin et Antelmi. Description historique du diocèse de Fréjus. 1872.
  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.
  • Louis Gimon. Chroniques de la ville de Salon depuis son origine jusqu'en 1792. 1882.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !