De qui s'agit-il ?
Emmanuel Joseph Sieyès, dit l’abbé Sieyès, voit le jour à Fréjus le 3 mai 1748, dans une famille de la bonne bourgeoisie provençale.
D’abord homme d’Église, il entame une carrière politique pendant la Révolution française.
Il est entre autres l’auteur en 1789 du célèbre Qu'est-ce que le tiers état ?
Sa statue à Fréjus
La statue en bronze a été réalisée en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution française, signée par la plasticienne Polska.
Sieyès est représenté en tenue de directeur.
Les directeurs sont ceux qui administrent le régime politique dit du Directoire (1795-1799) !
Ce que vous devez savoir sur Sieyès en deux mots
Pas de vocation, lectures suspectes !
Sieyès est donc d'abord homme d’Église. Mais il a si peu la vocation, que le séminaire de Saint-Sulpice à Paris lui refuse l’ordination.
Il le considère comme « sournois » et ayant des lectures... suspectes !
Le séminaire moins regardant de Saint-Firmin s’en charge : il est finalement ordonné prêtre en 1772.
L'un des signataires du Serment du Jeu de Paume
Élu député du Tiers État de Paris aux États Généraux de 1789, Sieyès fait partie des rédacteurs du mythique Serment du Jeu de Paume, proclamé à Versailles le 20 juin 1789.
Qu'est-ce que le Tiers État ?
Sieyès est l'auteur, en janvier 1789, du très populaire texte fondateur de la Révolution française Qu'est-ce que le Tiers État ?
« Qu'est-ce que le tiers état ? Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent ? Rien. Que demande-t-il ? À être quelque chose. »
La Taupe !
Robespierre surnomme Sieyès « la Taupe de la Révolution », car il reste dans l'ombre, pendant la Terreur.
Et quand on demandera plus tard à cette taupe, ce qu'elle a fait pendant cette période, Sieyès répondra le célèbre : « J'ai vécu ! »
Directeur... du Directoire
Sieyès fait partie des 5 directeurs, pendant le Directoire, aux côtés notamment du célèbre Barras, qui gouvernent la France de 1795 à 1799.
Il est l'un des organisateurs du coup d’État du 18 Brumaire 1799, qui propulse le général Bonaparte sur le devant de la scène, avec la fin du Directoire et le début du Consulat.
À l'Académie française
Il est élu à l'Académie française en 1803, au fauteuil 31, remplaçant le tout premier maire de Paris et astronome Sylvain Bailly, mort tragiquement guillotiné en 1793.
Un régicide... qui peint un autre régicide !
Au retour des Bourbons sur le trône après l’Empire, Sieyès est considéré comme un régicide (vote de la mort de Louis XVI oblige) : il se fait exiler en Belgique.
C’est à Bruxelles que le peintre David réalise son célèbre portrait, en 1817 (copie ci-dessus).
Il est, comme lui, exilé en Belgique… pour avoir été, certes régicide, mais surtout, le peintre de l’empereur !
Revenu en France en 1836, Sieyès meurt très vieux la même année, dans l’indifférence la plus totale, à l’âge de 88 ans.
Sources
- Claude Manceron. La Révolution française : dictionnaire biographique. Renaudot, 1989.
- Paul Bastid. Sieyès et sa pensée. Slatkine Reprints, 1978.