Un miracle, Blaise Pascal, le jansénisme... tout ceci dans la très belle chapelle de l'ancienne abbaye de Port-Royal de Paris !
La chapelle de Port-Royal
Entièrement restaurée en 1952, la chapelle est construite par l’architecte Le Paultre pour les sœurs de Port-Royal.
Notez ce détail : le portail ne s’ouvre pas, comme dans les églises traditionnelles, au bout de la nef, mais dans le transept !
La chapelle a gardé des éléments du 17e siècle, comme les belles boiseries décorées du vase de Cana.
On pense que plusieurs personnes ont été inhumées dans la chapelle.
À commencer par Angélique Arnauld, célèbre abbesse de Port-Royal, qui se trouverait sous les dalles du chœur...
Le miracle de la Sainte Épine
Une épine qui guérit ?
C’est dans le chœur de la chapelle qu’a lieu le « miracle de la Sainte Épine. »
En plein tourment janséniste, l’abbaye de Port-Royal va vivre un miracle, en 1656.
Elle venait de recevoir une prestigieuse relique : une épine de la couronne de Jésus, exposée devant la grille du chœur.
Parmi les sœurs de Port-Royal se trouve une petite fille de 11 ans, Marguerite Périer. La nièce du célèbre Pascal.
Malade. Enfin, disons... défigurée par la maladie ! Une affreuse, horrible fistule lacrymale au coin de son œil gauche.
Une lésion ulcéreuse provoquant une plaie si vilaine, que les plus brillants chirurgiens de l’époque se déclarent incapables de la soigner.
Le cas est tel, que le pus sortait par l’œil, mais aussi par le nez et la bouche... Bref !
Le 24 mars 1656, on décide d'appliquer la relique sur l’œil malade... quelques heures après, guérison expresse !
Le miracle fait du bruit dans tout Paris. Les gens ne parlent que de ça !
Pascal, l’Épine et Port-Royal
Mais saviez-vous que la petite Marguerite Périer n’est autre que la nièce de Blaise Pascal ?
Le mathématicien, physicien et philosophe qui, après une expérience mystique, se consacre à la réflexion religieuse...
Élevé dans le catholicisme, c’est vers le jansénisme qu’il se tourne.
Et le point de départ de ses célèbres Pensées, c’est le miracle de l’Épine !
Pascal trouve en Port-Royal le refuge suprême.
Lui qui prône dans ses Pensées que l’Homme ne peut trouver la paix intérieure et le bonheur qu'en Dieu, en laissant les plaisirs futiles de la vie de côté.
Alors à Port-Royal, où la vie cistercienne impose travail, silence et prières, Pascal trouve son paradis et la réponse à ses questions...
Sources
- Charles Augustin Sainte-Beuve. Port-Royal. 1867.
- Jacques Hillairet. Connaissance du Vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.
- Guide Bleu : Paris. Éditions Hachette, 1995.