Pascal résumé en deux mots
Tentons de résumer la carrière de Blaise Pascal, grand mathématicien et philosophe (« effrayant génie » selon Chateaubriand) !
- Il met au point la première « machine à calculer », la pascaline, qui permet de réaliser les opérations de calcul de base ;
- en physique, on lui doit la description du phénomène de pression atmosphérique, via l’expérience de Torricelli (1646). L’unité de mesure de la pression porte d’ailleurs son prénom !
- il est l’auteur des célèbres Pensées, dont est tiré le non moins célèbre et mystique citation : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »
Pascal, la religion et Port-Royal
Le 23 novembre 1654, Blaise Pascal connaît une expérience qui bouleverse le reste de sa vie.
Il s'agit de la « nuit de feu », intense expérience mystique, pendant laquelle il dit rencontrer Dieu.
Pascal, sur les conseils de son nouveau directeur de conscience à Port-Royal, se retire à l’abbaye de la vallée de Chevreuse en 1655.
S'y trouve déjà sa sœur, Jacqueline, religieuse à Port-Royal depuis 1652.
Port-Royal, un lieu d’inspiration pour Pascal
À Port-Royal-des-Champs, Blaise Pascal vit dans les bâtiments donnant sur la cour de la ferme. C’est là qu’il trouve l’inspiration pour écrire, en 1655, son Mystère de Jésus.
Il y écrit surtout ses célèbres Provinciales.
Ces 18 lettres plus ou moins fictives, publiées en 1656-1657, sont des pamphlets ridiculisant les Jésuites, principaux adversaires de la doctrine supposée hérétique du jansénisme, courant radical du catholicisme dont Port-Royal est le principal foyer.
Elles ont surtout pour but de défendre le théologien janséniste Antoine Arnauld (frère de la célèbre abbesse de Port-Royal Angélique).
Arnauld est en effet menacé de censure par la Sorbonne, car il est l'un des principaux défenseurs du jansénisme !
L’abbaye de Port-Royal des Champs et son pendant parisien Port-Royal de Paris deviennent le centre du jansénisme en France.
Les Provinciales de Pascal rencontrent un vrai succès, l’opinion est conquise. Un coup dur, pour les jésuites.
Le combat contre les jansénistes s’éteint, pour reprendre quelques années plus tard. Mais c’est une autre histoire !
Le puits de Pascal
En face de la grange à blé, au milieu de la cour de la ferme, trône celui que l’on connaît sous le nom de puits de Pascal.
En quoi consiste ce puits ? Il a été conçu de telle sorte, que l'on puisse tirer de l’eau très facilement, sans effort.
L’abbé Grégoire, dans son livre Les ruines de Port-Royal en 1801, décrit cette
« machine au moyen de laquelle un enfant de douze ans pouvait facilement tirer, d’un puits de 25 mètres (27 toises), un volume d’eau pesant au moins 13 myriagrammes (environ 270 livres), sans compter le poids du seau. »
Deux vestiges du puits à Port-Royal-des-Champs
L’abbé Grégoire raconte dans Les ruines de Port-Royal en 1801 qu’on voyait encore le puits, en 1797 :
« On y montrait encore les débris d’une machine inventée par Pascal. Cette machine que j’avais remarquée dans mes premiers voyage, a disparu et le puits est comblé. »
Il est reconstruit en 1874.
Quant au seau et au moyeu d’origine, ils sont aujourd’hui exposés dans le musée national de Port-Royal des Champs, qui se trouve dans les anciennes Petites Écoles de l'abbaye.
Sources
- Guide Vert Île-de-France Michelin. Éditions des Voyages, 2002.
- Henri Grégoire. Les ruines de Port-Royal en 1801, par le Citoyen Grégoire. 1801.