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9 anecdotes sur le domaine de Marly-le-Roi

Quand : 1678 - 1715

Le domaine | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Jardin Louis XIV Domaine de Marly

Marly, lié pour toujours à son roi... Louis XIV ! Son domaine favori, dont seul le parc a été conservé.

Restent les petites histoires !

1 - Ce que cherche le roi à Marly

En 1678, Louis XIV cherche une maison de campagne pour s’éloigner des fêtes et de la foule de Versailles.

Le chroniqueur Saint-Simon rapporte : « Lassé du beau et de la foule, il se persuada qu’il voulait du petit et de la solitude. »

Il cherche, cherche… et trouve « un vallon étroit, profond, à bords escarpés, inaccessible par ses marécages, enfermé de collines de toutes parts... »

Louis XIV trouve son bonheur à Marly, qui doit son nom au latin marla, qui veut dire « terre grasse »... car tous les environs étaient couverts d’un sol très, très boueux !

Le domaine

Le domaine | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

2 - Marly, tout un symbole !

L’architecte Jules Hardouin-Mansart s’occupe de la conception des bâtiments.

Il conçoit, non pas un seul et grand bâtiment, mais 13 petits pavillons.

Celui du roi se trouve sur la terrasse supérieure, les 12 autres, plus petits, s’alignent sur les côtés.

En fait, le pavillon du roi symbolise le soleil, alors que les 12 bâtiments autour représentent les 12 signes du zodiaque, en satellite.

Par souci d’économie, les motifs décoratifs sont peints en trompe-l'œil !

Les travaux commencent en 1679, et le roi peut s’installer en 1686.

Un des pavillons

Un des pavillons de Marly | ©Internet Archive Images / Public domain

3 - L'architecte... meurt au château

C’est après avoir mené à bien les travaux d’aménagement du domaine de Marly que l'architecte Hardouin-Mansart meurt dans l'appartement qu'il occupait dans les communs, le 11 mai 1708 !

Saint-Simon (toujours lui) explique dans ses mémoires qu'il meurt « fort brusquement. »

De quoi ? D'une indigestion de petits pois !

Saint-Simon écrit dans ses Mémoires :

« Une colique de douze heures l'emporta et fit beaucoup parler le monde. Fagon (le médecin, ndlr) prétendit qu'il s'était tué à un dîner à force de glace et de pois, et d'autres nouveautés des potagers dont on se régalait, avant que le roi en eût mangé. »
Grand commun de Marly

Grand commun de Marly | ©Internet Archive Images / Public domain

4 - Un mot, c'est tout

Les courtisans désirant accompagner le roi dans son domaine n'ont que deux mots à dire : « Marly, Sire. »

Et attention : Louis XIV fait lui-même la liste des invités et leur assigne un des pavillons, pour loger.

Plus le logis est proche du sien, plus l’honneur est grand !

Le tapis vert

Le tapis vert | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

5 - Des vestiges de la Cascade

La Grande Cascade est aménagée en 1699 et alimentée par la célèbre machine de Marly.

On l'appelle la Rivière.

Une cascade composée de 62 impressionnants degrés de marbre vert et rouge, remplacée par l’actuel tapis vert.

Mais vous savez quoi ? Quelques plaques de marbre rouge ont survécu : elles ont été données à l'église Saint-Sulpice de Paris, qui les a intégrées dans ses murs !

6 - La machine de Marly

Connaissez-vous la formidable, la colossale... machine de Marly, gigantesque machine de pompage des eaux de la Seine, destinée à alimenter les jardins des domaines de Marly et de Versailles ?

Aménagée en 1682, elle fonctionne un peu plus de 130 ans.

Elle acheminait chaque jour 2000 m3 d'eau depuis la Seine à Bougival jusqu'à Versailles, en passant par Louveciennes et Marly.

L'entretien de la machine en bois se révèle horrifique, un vrai gouffre financier... elle est détruite en 1817 !

Le domaine

Le domaine | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

7 - On fait quoi, à Marly ?

Mais à quoi le roi et sa cour occupent leur journée à Marly ?

On chasse, on se promène, on joue aux cartes, on s'amuse aux bals, on se promène en gondole.

Voilà la journée type, à Marly :

« Tout est prévu et réglé d'avance dans cette vie intime de Marly. Après le lever du Roi, conseil des ministres tous les jours ; puis la messe, puis le dîner à petit couvert. À deux heures, il quitte la table, monte à cheval, et va courre le cerf. S'il demeure, on joue au reversis, à la blanque, au hocca, au brelan, dans le grand salon. Au milieu du jour on gagne les bosquets où l'on s'amuse à l'anneau tournant, au jeu des portiques, à l'escarpolette ; ou bien toute la cour va sur la hauteur assister à quelque belle partie de mail, en faisant collation, et s'amuser à la ramasse. Cependant des escouades de jardiniers se répandent dans les parterres, le râteau et l'arrosoir en main. Le Roi surveille la taille des ifs et des charmilles et explique à Mme de Maintenon, qui ne le suit qu'en chaise à roulettes, quelque projet nouveau de bassin qui de carré deviendra rond, ou de rond deviendra carré. Voici la nuit, on rentre ; concert des vingt-quatre violons dans le grand salon jusqu'au souper, qui se fait à grand couvert et à trois tables, entourées, l'hiver, de paravents. Après souper, le Roi joue au billard. De temps à autre, une fête improvisée… c'est une mascarade, une tombola de bijoux, une danse aux chansons. Tous les mercredis, après souper, le Roi travaille chez Mme de Maintenon, et, en plein hiver, commence par ouvrir les fenêtres, d'où résulte que la bonne dame grelotte. Le Roi se retire. Il a trop soupé ! Tout se calme. Le château sommeille. Le Roi s'endort enfin. »

Et le confort, dans tout ça ?

Les pavillons sont carrément inconfortables, bourrés de punaises : l’été, on a des fièvres à cause des marais boueux et l’hiver, l'air est humide et froid, la fumée des cheminées piquant les yeux...

8 - On assiste à une éclipse totale du soleil

Elle a lieu le 3 mai 1715. Toute la cour est présente à Marly pour l'occasion, verres fumés sur le nez, y compris l'astronome Jacques Cassini !

On l'appelle éclipse de Halley, du nom de l'astronome anglais Edmond Halley qui en décrit précisément le déroulement.

Il avait déjà observé la célèbre comète en 1682...

L'abreuvoir

L'abreuvoir | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

9 - L’abreuvoir

Il servait de déversoir aux bassins du parc.

Mais aussi d'abreuvoir : là où l'on menait les chevaux boire !

De l’abreuvoir, les eaux retournaient dans la Seine par un système de canalisations.

À voir tout à côté les copies des Chevaux ailés de Coysevox et des Chevaux cabrés de Coustou, qui encadraient la place de la Concorde, également remplacées par des copies.

Les originaux se trouvent au Louvre.

L'un des deux chevaux de Marly

L'un des deux chevaux de Marly | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Épilogue

Le 9 août 1715, Louis XIV rentre de la chasse complètement épuisé.

On doit le faire transporter d'urgence à Versailles, où il s’éteint le 1er septembre, à 77 ans.

Aïe ! Le Soleil s'est couché ! Est-ce la fin de Marly ?

En 1800, un industriel achète le domaine et y installe une filature.

Criblé de dettes, n’arrivant pas à revendre son terrain, il démolit le château et en vend les pierres...

Sources

  • Paris Guide par les principaux écrivains de la France (2e partie). 1867.
  • André Mellerio. Marly-le-Roi : histoire, curiosités et promenades. 1926.
  • Alexandre Maral. Les derniers jours de Louis XIV. Perrin, 2014.
  • Adrien Maquet. Les seigneurs de Marly. 1882.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !