11 anecdotes sur Turenne chez lui à Sedan

Du 11 sept. 1611 au 21 juil. 1675

TurenneTurenne | ©Rijksmuseum / CC0

Il naît au château de Sedan en 1611 !

Portrait en 11 anecdotes de ce maréchal de France très populaire, brillant stratège de Louis XIII et XIV.

1- Turenne descend de deux grandes familles

Il naît au château de Sedan le 11 septembre 1611.

Son nom ? Henri de La Tour d’Auvergne, dit Turenne, du nom de sa vicomté corrézienne !

Henri, son père, fait partie de la brillante famille dont descend la reine Catherine de Médicis, les La Tour d'Auvergne.

Son grand-père maternel ? Le célèbre Anne de Montmorency, rien que ça !

Henri senior devient prince de Sedan en 1591, et duc de Bouillon par son mariage avec Charlotte de La Marck.

À la mort de celle-ci en 1594, il épouse Élisabeth de Nassau, qui lui donnera 8 enfants... dont Henri, le futur Turenne !

Notre maréchal se trouve, du coup, être le petit-fils du célèbre prince d’Orange Guillaume Ier.

Le père de TurenneLe père de Turenne | ©Austrian National Library (ÖNB) / Public domain

2 - Sedan le château des records

Le château natal de Turenne détient le titre de plus grande forteresse d'Europe, avec 35 000 m² de salles réparties sur 7 étages !

Avec des murs parfois épais de 25 m, il pouvait abriter 4000 hommes.

Et le château a connu beaucoup d'histoires, depuis la fondation de la place-forte, en 1424...

3 - Turenne est un prince étranger

En 1652, Turenne obtient le titre très convoité de « prince étranger. »

Késaco ?

Une dignité accordée aux membres de dynasties étrangères ou de nobles résidant en France.

Oui... Les La Tour d’Auvergne viennent, par alliance (on l'a vu plus haut), du duché de Bouillon en Belgique et de la principauté de Sedan, entre Pays-Bas espagnols et Saint Empire germanique !

4 - Il obtient la plus haute dignité possible

Turenne devient maréchal général des camps et armées du roi, en 1660.

La plus haute dignité de l’armée française, après la suppression de celle de connétable, en 1627.

On compte en tout 7 de ces maréchaux, entre 1600 et 1851, dont Maurice de Saxe et François de Lesdiguières !

Château de SedanChâteau de Sedan | ©Alf van Beem / CC0

5 - Sa plus belle victoire

Ses guerres ? Guerre de Trente Ans, Guerre de Hollande, Guerre de Dévolution.

En 1648, il arrache la signature du traité de Westphalie au roi Habsbourg, mettant fin à la terrible guerre de Trente ans !

Mais sa plus belle victoire reste la bataille de Turckheim, en janvier 1675.

Des manœuvres fines et calculées lui permettent de gagner le combat, en dépit de l'infériorité numérique de son armée !

Sa stratégie ? Il attaque par surprise, en plein hiver, en déboulant des hauteurs des Vosges !

TurenneTurenne | ©Austrian National Library (ÖNB) / Public domain

6 - La tache dans une brillante carrière

Populaire, meilleur stratège de son temps, Turenne est pourtant responsable d’une série d’exactions perpétrées en 1674 : le ravage du Palatinat.

Un épisode de la guerre opposant, Louis XIV et ses alliés, aux Provinces Unies et à l’Espagne.

Une tache... qui fait scandale !

Turenne n’est pas d’accord avec la stratégie du roi, qui a placé toute son armée entre Franche-Comté et Pays-Bas, cantonnant Turenne quasiment seul en Alsace.

Lui craint que l’ennemi n’entre justement par l’Alsace !

Alors, il attaque plutôt que de défendre : pour enlever leur ravitaillement à l'ennemi et leur couper la route, il galope au Palatinat et le ravage, pille et brûle une trentaine de bourgs.

Vous doutez que cela va dissuader l’ennemi ? Tout juste ! Les tensions ne font juste que s'exacerber...

Turenne, anonymeTurenne, anonyme | ©Nationalmuseum, Stockholm / Public domain

7 - Tu trembles, Carcasse !

« Tu trembles, Carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ! »

Une phrase mythique que l’on doit à Turenne, qui en fait... parle à son fidèle cheval Carcasse, avant sa dernière bataille, en 1675 !

8 - D'où vient son nom de Turenne ?

Le maréchal devient vicomte de Turenne quand il obtient cette principauté, après un partage d'héritage avec son frère.

Un petit bout de terre en Corrèze, un genre de Monaco avant l'heure qui, dès le 13e siècle, fait office d’ovni, de terre complètement indépendante.

Un vrai royaume dans le royaume !

9 - Turenne n'est pas un homme du monde !

Les écrits du temps de Turenne le décrivent souvent comme un homme bourru.

Il n’est en aucun cas un courtisan, ça non !

Tenez : à une époque où l'on dépense des fortunes pour s’apprêter et paraître, lui s’habille très simplement.

« Tous les soins qu’il avait de sa personne n’allaient qu’à éviter la malpropreté », selon Langlade.

Une chanson se moque : « Vêtu fort simplement d’un drap de Carcassonne L’air fort négligé, le poil tout de guingois. »

Sa maladresse et légendaire. « Turenne, si fier dans un combat, était fort timide dans le cabinet », écrit Choisy.

Langlade ajoute « Il était timide à la Cour, timide dans la société, et peu habile dans les affaires ordinaires. »

Peu bavard et distrait, « sa profonde rêverie lui faisait faire des questions hors de propos et prononcer des paroles qui n’avaient aucune liaison », selon Langlade.

Celui-ci ajoute que des accès de timidité le prenaient d'un coup : il se mettait à bégayer et utilisait les mêmes mots, répétant sans arrêt « effectivement » !

TurenneTurenne | ©Thérèse Gaigé / CC-BY-SA

10 - À quoi ressemble Turenne ?

« Il était d’une taille médiocre, le corps robuste, les yeux fins, le front grand, le poil des sourcils extraordinairement long », lit-on dans Portrait inédit de Turenne (1911).

« Large d’épaules lesquelles il haussait de temps en temps en parlant, les sourcils gros et assemblés, ce qui lui faisait une physionomie malheureuse » écrit Bussy-Rabutin.

Langlade confirme : « Il avait les cheveux châtains, la tête grosse et penchée, le teint rouge, les yeux pleins de feu mais couverts de gros sourcils joints ensemble. »

11 - Il existe des « reliques » de Turenne !

Saviez-vous que le musée de l’Armée de Paris conserve le boulet qui touche mortellement Turenne, en 1675, lors de la bataille de Salzbach ?

Impressionnant ! On trouve aussi dans les collections la cuirasse du grand maréchal, portant des traces de coups.

Sources

  • Site internet officiel de Visit Ardenne.
  • Charles Gérard. La bataille de Turckheim. 1870.
  • Lucien Bely. Dictionnaire Louis XIV. Robert Laffont, 2015.
  • Michèle Ressi. L'histoire de France en 1000 citations. Eyrolles, 2011.
  • Christine Moutte. Article en ligne du quotidien Le Populaire du Centre. Turenne, principauté au Moyen Âge. 05/08/2015.
  • Camille-Georges Picavet. Les dernières années de Turenne. 1914.
  • Léo Armagnac. Histoire de Turenne. 1883.