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La mort de Turenne et son tombeau aux Invalides

Quand : 27 juillet 1675 - 22 septembre 1800

Tombeau de Turenne | ©Miguel Hermoso Cuesta / CC-BY-SA
Lieu de sépulture Turenne Hôtel des Invalides

Comment est mort le grand maréchal Turenne, en 1675, à l'âge de 63 ans ? Quid de sa tombe aux Invalides ? Les réponses ici !

Comment est mort Turenne ?

Le 27 juillet 1675, près du bourg de Salzbach sur le Rhin, le maréchal Turenne observe le déroulé de la bataille qui oppose son armée aux troupes impériales, sur une petite colline.

Soudain, un boulet de canon le frappe violemment... du côté gauche...

Ouf ! Quel choc !

Turenne fait quelques pas à cheval... oh ! Il s’écroule !

Son corps est immédiatement porté sous sa tente. Mais il est perdu : le maréchal devait expirer peu après...

La mort de Turenne, c’est un raz-de-marée qui secoue la France.

Louis XIV soupire : « Nous avons perdu le père de la patrie ! »

Mme Sévigné écrit :

« Tout le monde était en pleurs dans les rues. Jamais un homme n’a été regretté si sincèrement. Tout ce quartier où il a logé, et tout Paris, et tout le monde était dans le trouble et l’émotion. Chacun parlait et s’attroupait pour regretter ce héros. »
Mort de Turenne

Mort de Turenne | ©Rijksmuseum / CC0

Insigne honneur !

Louis XIV accorde à Turenne l’honneur d’être inhumé au cœur de la basilique Saint-Denis, aux côtés des rois.

Mazette ! Peu ont eu ce grand privilège, à l'instar des connétables du Guesclin ou Louis de Sancerre !

Pillage révolutionnaire

En octobre 1793, aïe ! Le tombeau de Turenne est profané.

À la surprise générale, on découvre un corps en très bon état, les traits du visage encore reconnaissables (« en état de momie sèche et de couleurs bistre clair. »)

Le gardien, « un homme vil, se permit d’ôter toutes les dents de Turenne pour les vendre »... et expose le corps plusieurs mois !

Gros rustre, va !

Un temps conservée au Jardin des Plantes, la dépouille déménage lorsque Bonaparte la fait transférer en 1800, à Saint-Louis des Invalides.

Aaaah, oui, LA nécropole des grands militaires de France !

Voilà l'extrait du procès-verbal de la translation du corps de Turenne :

« … un corps étendu, enveloppé d'un linceul, lequel avait été déchiré et découvrait la tête jusqu'à l'estomac ; il nous parut que ce corps avait été embaumé avec soin, ce qui en avait conservé toutes les formes. Le crâne avait été coupé, et remplacé ou recouvert d'une calotte de bois de la même forme. Il restait encore des effets du funeste coup qui l'enleva au milieu de ses triomphes, et qui lui causa sans doute une violente convulsion dans la figure, ainsi qu'il nous a paru par l'état de la bouche extrêmement ouverte. Les bras étaient étendus de chaque côté du corps, et les mains étaient croisées sur la région du ventre. »
Catafalque de Turenne

Catafalque de Turenne | ©University Library Heidelberg / Public domain

La translation aux Invalides

22 septembre 1800, branle-bas de combat ! Un extraordinaire cortège se met en route.

Un char attelé de quatre chevaux blancs emmène très solennellement la dépouille de Turenne vers les Invalides.

Quatre vieux généraux mutilés tiennent les cordons du char.

En tête du cortège, un cheval pie caracole : la même bête que montait le maréchal, couvert de harnais !

Imaginez un peu : le cortège a grand peine à se frayer un chemin dans Paris, tant la foule est dense !

Tombeau de Turenne

Tombeau de Turenne | ©Miguel Hermoso Cuesta / CC-BY-SA

Le tombeau des Invalides

Le tombeau est une composition de Lebrun, exécuté par Tuby.

Sur la partie haute, regardez : Turenne représenté mourant se tient tout près de l’Immortalité.

Celle-ci tient une couronne de laurier, prête à la déposer sur son crâne.

Aux pieds du maréchal, un aigle apeuré : tout bêtement le symbole de l’Empire des Habsbourg, vaincu !

Mais minute ! Vous voyez ce bas-relief ? Il représente la dernière action de Turenne en 1675, à Turckheim.

Les deux figures de femmes ? Vous aurez peut-être reconnu Athéna en guerrière éplorée et la Fortune se voilant le visage.

Turenne, lui, vêtu à l’antique, repose sur la dépouille du lion de Némée et sur une vasque remplie de louis d’or.

Sources

  • Georges d'Heilly. Les tombes royales de Saint-Denis. 1872.
  • Jean Hubac. L'article sur le site internet de L’Histoire par l’image. Le tombeau de Turenne. 2019.
  • Léo Armagnac. Histoire de Henry de La Tour d'Auvergne. 1879.
  • Georges d'Heilly. Extraction des cercueils royaux à Saint-Denis en 1793. 1868.
  • Collectif. Louis XIV pour les Nuls. Éditions First, 2011.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !