Vrai ou faux ? 5 anecdotes sur le corsaire malouin Duguay-Trouin

De 1673 à 1736

Statue de Duguay-Trouin à Saint-MaloStatue de Duguay-Trouin à Saint-Malo | ©Marianna / CC-BY

Les dernières guerres du règne de Louis XIV ? La France se retrouve perdue, affaiblie, face aux deux plus grandes puissances navales, la Hollande et l’Angleterre.

Qui, pour sauver le royaume ?

Qui pour renflouer les caisses mises à mal par autant de guerres ?

René Duguay-Trouin. Le corsaire malouin.

Le Breton courageux comme pas deux. L’iode et l’aventure bouillonnent dans son sang.

Il capture 300 navires ennemis, en 20 ans de carrière, et fait plus de 80 abordages !

1 - René a toujours été marin

FAUX !

Le papa de René le destine à la prêtrise. Mais il se fait virer de son école à Rennes, parce qu’il court les filles !

Il demande à aller étudier la philosophie à Caen.

Sauf que René, avec son sang bouillonnant, fait les 400 coups, avec ses amis : cuites, bagarres, noubas.

Jusqu’à l’ultime bourde : un parlementaire de Rouen vit avec une jeune fille qu’il fait passer pour sa nièce. René et ses amis veulent rigoler !

Ils entrent par effraction en plein jour chez le type, et enlève la fille.

Mais pour ses beaux yeux, René et ses copains se disputent.

Jusqu’au duel... où René tue accidentellement l'un d'eux et se sauve à Paris.

Alors qu’il trouve refuge dans un cabaret, il tombe sur... son frère. Il croit qu’il est venu le chercher !

René file de lui-même chez sa mère à Saint-Malo, lui avouer ses crimes.

Folle de rage, craignant que ses folies ne déshonorent la famille, elle le fait embarquer comme matelot sur son premier bateau.

C’est le début d’une longue histoire d’amour avec la mer.

Duguay-TrouinDuguay-Trouin | ©Musée de Bretagne / Public domain

2- Corsaire, pirate... c’est pareil !

FAUX !

René est corsaire à Saint-Malo au 17e siècle, LE port corsaire, tout comme le célébrissime Robert Surcouf un siècle plus tard.

Alors, la différence entre pirate et corsaire ?

Le pirate est un hors-la-loi, qui attaque tous les bateaux pour son propre compte.

Le corsaire attaque les bateaux ennemis et s’empare de leur cargaison pour le roi de France, mais uniquement en temps de guerre : on appelle cela les « guerres de courses. »

Mais pour avoir le droit d’attaquer ces bateaux sans être considéré comme un hors-la-loi, il lui faut une autorisation royale : une « lettre de marque. »

Et quand ils se font capturer, les pirates sont pendus haut et courts.

Les corsaires, eux, ont droit au statut de prisonniers de guerre !

3 - René Duguay-Trouin a souffert du mal de mer toute sa vie

VRAI !

À 16 ans, René se fait embarquer comme matelot, sur un bateau corsaire.

Un calvaire : malade comme un chien, il se vide de ses tripes des jours durant.

Mais il survit, et devient 2 ans plus tard capitaine d’une frégate royale !

Il gardera de ces débuts un terrible mal de mer, toute sa vie...

Duguay-TrouinDuguay-Trouin | ©Musée de Bretagne / Public domain

4 - Assiéger l'imprenable Rio de Janeiro ? René l'a fait

VRAI !

1711. René conquiert Rio de Janeiro, avant de rendre la ville contre une forte rançon.

C’est la plus grande victoire corsaire de tous les temps !

En 1711, la France de Louis XIV fait la guerre à l’Angleterre, la Hollande, l’Espagne.

Mais elle subit de lourdes défaites. Pire, les caisses du royaume sont vides.

Il faudrait tenter de reprendre le dessus... gagner des batailles...

On pense au Portugal (alors allié avec l'Espagne), avec ses colonies remplies de cannes à sucre et d’or...

Pourquoi ne pas attaquer le Brésil ?

Pendant ce temps, le malouin René Duguay-Trouin fait la misère à la flotte anglaise et hollandaise.

Il décide de frapper Rio, à l’autre bout du monde.

Le roi lui donne 10 vaisseaux, les plus grands du royaume lui donnent de l'argent : on attend beaucoup de ce voyage...

René prend Rio avec sa minuscule flotte, face à une armada impressionnante.

C'est une ville réputée imprenable, avec ses 5 forts et ses 15 000 hommes !

Le corsaire accepte de rendre Rio aux Portugais en échange d’une énorme rançon (1,350 tonnes d'or et 50 vaisseaux marchands).

De retour à Brest, l’accueil est triomphal. Louis XIV reçoit le Breton à Versailles en grande pompe... et l’anoblit.

Côté mer, Duguay-Trouin est devenu le pire cauchemar de l'ennemi !

Duguay-TrouinDuguay-Trouin | ©Musée de Bretagne / Public domain

5 - René repose à Saint-Malo

VRAI ET FAUX !

René meurt à Paris au terme d’une vie bien remplie, usé, en 1736. On l’enterre dans l’église Saint-Roch, près des Tuileries...

Tout va bien jusqu’en 1973 et le tricentenaire de sa naissance...

Saint-Malo sa ville natale récupère ses restes et les enterre dans la cathédrale Saint-Vincent.

Mais on voit toujours sa plaque à Saint-Roch.