Sur la place de la Concorde, le vice enfourche son cheval
Et aussi
Les tops
Quand : 1748 - 1800
Chouette, une statue
A l’origine de la place ?
Une statue de Louis XV avec 4 vertus à ses pieds : Force, Prudence, Paix et Justice, par Pigalle.
Placée pile poil à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’actuel obélisque.
Les échevins de Paris la commandent à Bouchardon en 1748, pour fêter le rétablissement du roi après sa maladie à Metz.
Mais pour une aussi chouette statue, il fallait un chouette endroit pour la mettre.
Ça sera ici ! A l’époque où la place ressemble encore à un gros marécage bien humide.
Des filles dans les fossés
L’architecte Gabriel aménage la place, en 1772. A quoi ressemble l'endroit, à l’époque ?
A un octogone bordé d’un fossé de 20 m de large, avec des ponts de pierre dessus, le tout encadré d’une balustrade.
Aux angles de la place, 8 petits pavillons avec un escalier dedans pour descendre dans le fossé.
Et vous savez quoi ? Ces pavillons existent encore ! Ce sont ceux avec les allégories des villes de France dessus !
Les fossés, eux se font combler en 1852. Connaissance du Vieux Paris explique que c'est parce que les filles y donnaient leurs rendez-vous galants...
Hé, il reste un vestige des fossés : les balustrades.
Vice et entrailles
Bref. Revenons à la statue. Quand on l’inaugure en 1763, Louis XV n’est plus populaire du tout.
Alors, on voit cette pancarte pendue au cou de la statue quelques jours après :
« Oh, la belle statue ! Oh, le beau piédestal ! Les Vertus sont à pied, le Vice à cheval ».
Un peu plus tard encore, on lit : « Il est ici comme à Versailles : il est sans cœur et sans entrailles. »
Les têtes tombent
La statue se fait renverser en 1792, Révolution oblige.
Sur quoi on la remplace par une statue de la déesse Liberté, toute belle avec son bonnet phrygien, posée sur le piédestal du Louis XV et enlevée en 1800.
C’est devant elle que Manon Roland dira, avant de se faire guillotiner sur la place :
« Liberté ! Que de crimes on commet en ton nom ! »
Un an après la démolition de la statue de Louis le despote, la place devient place de la Révolution.
La sinistre machine infernale du docteur Guillotin déboule pour ratiboiser les têtes : Louis XVI, Robespierre…
Pfiou, la liste est longue.
Source
- Jacques Hillairet. Connaissance du Vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.