Un bois sauvage, une Pucelle
C’est Charles Martel qui fait construire la première chapelle dédiée à sainte Catherine, en remerciement de sa victoire contre les Sarrasins, dans ce lieu que l’on appelle alors Fierbois, ferus bocus (le « bois sauvage »).
Et Martel va laisser une petite surprise en remerciement, là, juste derrière l’autel... mais qu’est-ce que c’est ?
Patience, pour le savoir, il faut attendre la venue d’une jeune fille, une célèbre Pucelle... Jeanne d’Arc !
De Lorraine en Touraine
Ladite Pucelle vient de loin : pleine de la poussière de la route, sur sa bourrique crottée, elle fatigue un tantinet.
Du repos ! Il lui faut du repos.
Partie de sa Lorraine natale (de Vaucouleurs) le 23 février 1429, faisant route vers Chinon pour voir le dauphin, Jeanne s’arrête à Sainte-Catherine-de-Fierbois, en pleine Touraine.
Sainte Catherine... cela ne pouvait pas mieux tomber, se dit la jeune fille.
Car Catherine, c’est la fidèle sainte de Jeanne, celle qui lui a parlé de sa mission, celle qui l’accompagne, partout où elle va.
Une vraie amie ! La sainte des jeunes filles, aussi, et la patronne des soldats et des captifs.
Jeanne va pouvoir prier comme une folle, en plus : on dit que les supposées reliques de la sainte se trouvent ici...
L’épée ultime de Jeanne !
À la recherche de l'épée perdue
La Pucelle reste 3 jours à Fierbois, du 4 au 6 mars 1429.
Accueillie dans l’hospice construit en 1400 par le célèbre maréchal de France Boucicaut pour les pèlerins sur la route de Compostelle, elle y écrit une lettre au dauphin un soir, qui dit :
« J’ai fait 150 lieues pour venir jusqu’à vous, et j’ai bien des choses excellentes à vous révéler. »
Mais pour le moment, Jeanne a besoin de repos : dans quelques jours, elle ira arracher Orléans aux mains des Anglais...
Avant cela, elle passera par Tours, pour qu’on lui fabrique son armure.
Mais quid de son arme ? Son épée ? C’est pratique, pour se battre...
Robert de Baudricourt, à Vaucouleurs, lui en avait donné une grossière, idem pour le dauphin qui lui en a fait livrer une.
Mais cela ne lui va pas... Jeanne fait la tête : elle refuse de les porter !
Ses voix lui ont murmuré des choses, entre temps... qu’elle doit récupérer une célèbre épée, cachée quelque part à Fierbois.
Pas l’épée du premier péon venu ! Celle de Charles Martel, qui était venu se battre ici en 732 contre le reste des troupes sarrasines, après sa victoire à Poitiers.
Il l’avait laissée derrière l’autel, en remerciement à sainte Catherine, pour sa victoire...
Mon précieux...
Jeanne fait envoyer un messager à Sainte-Catherine-de-Fierbois, à la recherche de l’épée... les voix avaient raison !
Car le messager la trouve, l’épée. Mais elle est toute rouillée !
Jeanne n’aura qu’à la frotter un peu et elle retrouvera tout son brillant... avant que sa manche ne fasse apparaître 5 croix sur la lame rutilante.
Les gens de Tours lui offriront un étui doré brodé, mais elle refusera : trop précieux pour elle ! Elle se fabrique son propre étui rustique, en cuir renforcé...
En tous cas, l’épée suit Jeanne dans tous ses combats : presque tous !
La Pucelle la brisera sur le dos d’une gourgandine à Gien... mauvais présage pour la suite.