Petite histoire du port de Douarnenez... et de ses sardines
Et aussi
Les tops
La Fontenelle, une île...
Le port était commandé par le petit îlot rocheux appelé l'île Tristan, qui a été un port militaire au Moyen-Age et pendant les guerres de la Ligue...
Repaire de bandits aussi, avec La Fontenelle.
Oui, Douarnenez dépendait fortement de son île qui la protégeait, d'où le nom de la ville, Douar Enez, « terre de l'île »...

Sardinières faisant la mise en boîte | ©Musée de Bretagne / Public domain
... et des sardines !
Têtes de poissons marinées !
Le port de Douarnenez commence à vivre au Ier siècle grâce aux salaisons de poissons (on a retrouvé des cuves datant du IIIe siècle) et à la fabrication du garum, sorte de vinaigre mélangé à du jus de poisson fermenté.
Pline dit que pour faire le garum, on fait pourrir les intestins et les têtes d'anchois ou de maquereaux, puis on ajoute du sel.
On obtient une sorte de liquide noire, nauséabond, à lequel on ajoute des aromates.
C'était une sauce très chère, servie dans les plats de luxe ou de fête !
Mise en boîte
Puis, la petite cité devient un port de pêche important.
En 1851, la première conserverie de poisson voit le jour, grâce au procédé de stérilisation à très haute température mise au point par Appert.
L'invention de la boîte de conserve, quoi...
« C'est à Douarnenez qu'on pêche la sardine par mille et par milliers on les porte à l'usine... » dit la chanson populaire.
Mais oui, parce qu'en plus d'être la patrie du délicieux kouign-aman, Douarnenez, c'est LA cité de la sardine !
Ça fait un bail que le port fait dans le petit poisson.
Mais au XIXe siècle, on compte une trentaine de conserveries comme Connétable, fondée en 1853 !
On appelle les habitants de Douarnenez qui travaillent dans ces conserveries (surtout les femmes) les Penn-Sardin, « têtes de sardines » !
Le déclin arrive au début du XXe siècle.
Les sardines se font la malle des eaux bretonnes, voir si la mer est plus bleue ailleurs...
Les sardines utilisées restent aujourd'hui d'origine étrangère, mais on continue de les mettre en boîte, faisant du port breton la capitale de la conserve de poissons en Europe !

Débarquement des sardines, Douarnenez, début 20e s. | ©Musée de Bretagne / Public domain
Entre Rosmeur et Port-Rhu
Au port de Rosmeur, les chalutiers ont pris le relais sur les petites goélettes.
Rosmeur, c'est le port de pêche avec ses quais bordés de jolies maisons colorées, Port-Rhu le port marchand dont les quais ont été construits au XIXe siècle.
Et pour aller voir si la ville est, comme le dit Robida dans La Vieille France, Bretagne « un nid de pêcheurs d'où s'élancent comme un immense vol de mouettes blanches 800 bateaux de pêche sillonnant incessamment la baie à la recherche de sardines », quoi de mieux que de visiter le musée de la mer ou prendre l'itinéraire du « chemin de la sardine » qui fait faire un petit tour sympathique dans Douarnenez ?
Source
- Jean-Michel le Boulanger. Douarnenez de 1800 à nos jours : essai de géographie historique sur l’identité d’une ville. Presses universitaires de Rennes, 2015.