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Petite histoire de l'abbaye de Bonneval

Quand : 1147 - 1870

L'abbaye | Martha e / CC-BY-SA
Abbaye Accident Cistercien Abbaye de Bonneval

Fondation quasi mortelle

Nous voilà revenus au milieu du 12e siècle. Guillaume de Calmont-d'Olt, évêque de Cahors, est un fier seigneur.

Il aime par-dessus tout chevaucher à travers champs, chasser !

Mais ce jour-là, son cheval manque de le désarçonner et de le faire tomber dans les eaux impétueuses du Lot, depuis un pont d'une hauteur effroyable !

La mort assurée...

Il s'en faut de peu. Guillaume, tout pensif, ne cesse de ressasser ce « miracle. »

Il sent que quelqu'un, là-haut, l'a protégé.

Alors, en remerciement, il se met en tête de construire un monastère !

Son supérieur entend sa requête et l'accepte : il lui envoie 7 moines de l'abbaye de Mazan, qui débarquent un beau jour de 1147.

Petit à petit rejoints par d'autres frères, ils bâtissent ensemble l’église, le monastère, les bâtiments conventuels.

L'endroit choisi s'appelle la vallée de Boralde, mais on la rebaptise Bona vallis, « Bonneval », tant l'endroit leur semble magnifique.

Guillaume quitte son siège d'évêque pour finir ses jours dans son abbaye. Son œuvre !

Des guerres... et du chocolat

Guerre de Cent Ans, guerres de Religion, bandes armées rythment la vie de l'abbaye pendant plusieurs siècles.

Plus dévastatrice que les guerres et la folie des hommes, qu'y a-t-il de pire pour un monastère ? La commende !

Une règle qui veut que des abbés plus que laxistes, élus par le roi, piquent les revenus des abbayes et les laissent exsangues...

Devenue bien national à la Révolution, Bonneval accueille des sœurs cisterciennes, en 1870.

Elles restaurent les lieux et y installent une chocolaterie : aujourd’hui encore, elles fabriquent toujours les fameux chocolats de Bonneval, d'après une recette inchangée, dont elles seules ont le secret !

Une abbaye fortifiée

Le fait que l'abbaye ait été construite dans une vallée isolée ne vous a peut-être pas échappé.

C'est la règle bénédictine qui le veut : plus on est éloigné de la ville et de l'agitation du monde, mieux on peut méditer !

L'abbaye s'enrichit beaucoup au Moyen Âge, elle devient puissante et commence à exploiter les bois et les terres agricoles alentours.

Il faut dire que les comtes de Rodez, les rois et les plus grands donnent énormément à Bonneval.

On entrepose toutes les richesses dans l'énorme donjon carré de la Masse, que l'on voit encore non loin du Cayrol.

Et l'abbaye à proprement parler ?

Elle se compose d'une longue muraille flanquée de grosses tours coiffées de poivrières, qui lui donne un bel aspect de forteresse.

L'entrée se fait par un portail du 18e siècle, composé de deux bâtiments avec toits à l'impériale, qui encadrent un petit logis surmonté d'une vierge à l'Enfant : celle-ci n'a pas bougé depuis le 12e siècle !

La Vierge à l'Enfant du XIIe s

La Vierge à l'Enfant du 12e s | ©Martha e / CC-BY-SA

À l'intérieur, autour de la cour principale, les moines avaient leurs écuries, leurs granges, leurs réserves.

Si aujourd'hui on ne peut pas visiter les bâtiments, on peut toujours y acheter les chocolats des sœurs de Bonneval !

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !