1 - Le cloître
Construit entre 1213 et 1240, il servait autrefois de cimetière.
Figurez-vous que c'est l'un des plus grands de France !
Longtemps transformé en marché ouvert au public, aujourd’hui on ne voit que trois de ses quatre côtés : celui du sud a été transformé en sacristie, au milieu du 19e siècle.
2 - Des clefs qui parlent...
Vous savez sûrement que le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II d'Angleterre fait basculer tout le sud-ouest de la France dans le giron anglais. Le pays basque y compris !
Alors du coup, on n’est pas surpris de découvrir ce détail, dans la cathédrale : une clef de voûte portant les trois léopards d’or sur fond de gueule, les armes de l’Angleterre !
Les clefs de voûte de la nef et des bas-côtés représentent quant à elle les fleurs de lys mêlées aux léopards.
Là, nous sommes en pleine guerre de Cent Ans, et l’Anglais Henry VI s’est fait sacrer roi de France à Notre-Dame, en 1431, conformément au traité de Troyes…
Une autre clef nous montre encore une nouvelle situation, celle de la reddition de la cité de Bayonne au roi de France : on y voit un donjon entouré par de l’eau, avec de chaque côté, un léopard appuyé contre un arbre.
3 - Pelote basque !
A l’entrée de la cathédrale de Bayonne, un sujet typiquement basque est sculpté dans la pierre, regardez : un personnage joue à la pelote basque, avec la chistera dans la main !
4 - Zoom sur le saint patron de Bayonne, Léon
Léon naît loin, loin de Bayonne ! Dans une contrée où le vent iodé balaie les terres brumeuses et austères : la Manche.
Il voit probablement le jour à Carentan, vers 856, ses parents font partie de la petite noblesse normande.
Après une vie remplie d’études et de travail, Léon décide d’entrer en religion, comme on dit : il devient prêtre.
Le pape lui confie la mission suivante, s’il l’accepte : aller évangéliser le pays basque, à l’époque où nos belles régions étaient encore peuplées de païens poilus, à qui il fallait inculquer des choses divines...
Léon traverse toute la Gaule pour atterrir à Bayonne, où il devient évêque.
Léon trouve la mort à Bayonne vers la toute fin du 9e siècle, tué par des envahisseurs, probablement vikings... des Normands. Décapité !
Il aurait réussi à faire quelques pas, la tête entre ses mains, avant de s’effondrer dans la poussière : là où il tombe, une fontaine jaillit, ses eaux guérissant les maladies d’yeux.
C’est donc ce qu’on appelle un saint céphalophore, « porteur de tête » !
Les échevins et maires de la ville basque prêtaient autrefois serment sur ses reliques (un morceau de mâchoire).
Reliques toujours visibles dans une châsse, dans la cathédrale de Bayonne.
5 - Les vitraux Renaissance
Ne manquez pas le vitrail de la Cananéenne, dans une des chapelles de la nef.
Une allusion à la situation politique de 1531, l’année de la mort de Louise de Savoie, la mère de François Ier…
Toujours est-il qu’on y voit deux femmes agenouillées : l’une d’elle aurait le visage de Louise, l’autre les traits de Marguerite d’Autriche, la tante de Charles Quint.
Deux femmes qui avaient négocié le traité de la paix des Dames et la libération des deux fils de François Ier, retenus en otage en Espagne.
Oh, justement… figurez-vous que Charles Quint serait représenté sous les traits de Judas, avec son menton en avant caractéristique !
Sources
- Claire Lesegretain. L’histoire de Bayonne, écrite dans la cathédrale Sainte-Marie. La Croix, la-croix.com. 18/07/2014.
- Adolphe Joanne. Dictionnaire des communes de la France. 1864.
- Édouard Ducéré. Bayonne historique et pittoresque. 1893.
- Jules Balasque. Études historiques sur la ville de Bayonne. 1862.
- Justin Cénac-Moncaut. Voyage archéologique et historique dans le pays basque. 1857.
- Saint Léon de Carentan, évêque de Bayonne. In Mémoires de la Société académique du Cotentin (tome 11). 1895.