Une torture horrible
Cette église s'appelle jusqu'au 16e siècle Saint-Sernin du Taur, car primitivement dédiée au premier évêque de Toulouse : Saturnin ou Sernin, en patois.
La légende prétend que le saint est mort de son supplice, à l’emplacement de l'église actuelle.
Un supplice affreux, puisque Saturnin a été traîné, attaché à la queue d'un taureau enragé, jusqu'en bas du Capitole...
L'église en briques aurait ainsi reçu le nom de Taur, « taureau. »
C'est en tous cas là que l'évêque Hilaire fait construire un petit oratoire en bois pour abriter les restes de Sernin, au début du 4e siècle.
Les restes du saint sont ensuite transférés au 5e siècle par saint Exupère dans la basilique toute neuve, qu'il venait de faire construire : l'actuelle basilique Saint-Sernin.
Pourtant, on garde tout de même le petit oratoire ! À la fin du 6e siècle, le duc Launebolde l'agrandit.
Un suaire mythique
Mais l'église actuelle date du 14e siècle, reconstruite lorsque le quartier change de physionomie et que le nombre d'habitants grandit de manière phénoménale.
Je trouve une petite ressemblance avec l'église toulousaine de la Dalbade : même allure de forteresse, même silhouette massive coincée dans une petite rue étroite... pas vous ?
En tous cas, il se trouve que le célèbre suaire de Cadouin se trouvait, jusqu'en 1455, dans l'église !
Hé oui, dans une petite chapelle latérale qui portait d'ailleurs le blason de l'abbaye, sur sa clef de voûte...
On l'avait tout simplement placé dans cette petite église de la ville rose, afin de le protéger pendant la guerre de Cent Ans.