Manosque et la porte Guilhempierre : choléra et hussard sur le toit
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Quand : 1832 - 1836
Une peur bleue
Voilà la porte Guilhem-Pierre.
On a détruit l’ancienne en 1836 lorsqu'une épidémie de choléra a décimé une partie de la population de Manosque, et qu'il fallait faire entrer l'air et la lumière pour désinfecter les lieux !
La porte tient son nom d'un notable de Manosque qui vivait au début du XIIIe s.
La peste venue de Marseille avait frappé la ville en 1720, maintenant, bim : au tour du choléra, en 1834.
Le choléra ? Une cochonnerie contagieuse (par voie orale ou eau souillée, ça va vite), dont on pouvait mourir en quelques heures.
Les symptômes ? Diarrhées sévères, forte déshydratation.
Les victimes devenaient même parfois toutes bleues à cause de la cyanose (l’oxygène baisse dans le sang), et après la mort, elles pouvaient avoir des contractions des muscles.
De quoi vous flanquer la trouille, non ?
Hé bien, de là est née l’expression « avoir une peur bleue », pour avoir une grosse frayeur !
Giono et le Hussard
Le choléra à Manosque, c’est un enfant du pays qui en parle dans un célèbre roman : le manosquin Jean Giono et son Hussard sur le toit.
L’action se passe en 1832.
Angelo le bel hussard italien en fuite arrive dans une Provence dévastée par une terrible épidémie de choléra.
On suit son périple, la mise en quarantaine, les rencontres, la douleur, l’angoisse... l’amour aussi.
Tout un programme ! Même si, pour en revenir au choléra, on a beaucoup reproché à Giono son manque de réalisme concernant la description de la maladie.
Selon l’auteur, on peut guérir le choléra comme le fait Angelo, dans le roman.
C'est-à-dire en frictionnant le malade à l’eau de vie et en le réchauffant ! Comme une grosse fièvre, quoi...
Bref. Et pourquoi ce titre, notre hussard qui se retrouve « sur le toit » ?
Parce que le héros trouve refuge sur le toit d’une maison de Manosque, pourchassé par les habitants qui l’accusent d’avoir empoisonné l’eau de la fontaine...