L’expression « avoir une peur bleue » est née des suites des épidémies successives de choléra qui frappent la France, au cours du 19e siècle…
L’occasion d’en savoir plus également sur l'un des rares « cimetières du choléra » subsistant en France, en Moselle.
La peur bleue... du choléra
Une pandémie au 19e siècle
Le monde connaît 7 épidémies de choléra, à partir de 1817.
Elle frappe la France 4 fois, au 19e siècle : en 1832 (notamment en Provence, comme à Manosque), en 1854, en 1866 et en 1884.
Les terribles symptômes
Cette infection intestinale très contagieuse fait des ravages, partout où elle frappe.
La contamination se fait par voie orale, par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales.
Les symptômes ? Diarrhées sévères et brutales, déshydratation extrême, douleurs et crampes dans les membres. Sans oublier cette soif terrible, que rien ne peut étancher...
En quelques jours, le malade devient maigre à faire peur. La mort survient rapidement, si rien n’est fait.
La peau bleue à l'origine de l'expression
Mais le symptôme le plus impressionnant, celui qui a donné naissance à l'expression, reste la cyanose de la peau.
Autrement dit, une coloration bleutée de la peau et des muqueuses des malades, due à un défaut d’oxygénation du sang.
Devant la vue de ces corps rendus monstrueux et la panique qu’ils suscitaient, l’expression « avoir une peur bleue » était née.
Le cimetière de Servigny
Cap maintenant sur le cimetière de Servigny-lès-Raville, en Moselle, qui rappelle l’épidémie de choléra qui touche la France en 1866.
Cette petite commune de l’Est de la France déplore alors 79 morts de la maladie. Énorme, une hécatombe !
Le panneau touristique rappelle l’histoire du docteur Frédéric Estre, Marseillais d’origine qui s’installe à Servigny, au cours du 19e siècle.
Pendant l’épidémie de 1866, il se déplace dans toute la région pour soigner les malades.
C’est l’un des rares médecins à travailler bénévolement, pendant que le choléra décime les villages. Il est mort le 11 janvier 1902, après avoir soigné un dernier patient…
Le petit cimetière, très bucolique et mélancolique à la fois, a été restauré dans les années 90 : ouvrez l’œil, des tombes portent encore des inscriptions.