17 juillet 1789. 3 jours après la prise de la Bastille. Un roi fébrile s’approche d’une des fenêtres de l’hôtel-de-ville de Paris.
Louis XVI, oui. Qui porte la nouvelle cocarde tricolore sur son chapeau.
Et qui va se montrer au peuple, massé en foule grouillante juste en bas, sur la place de Grève.
En voyant la cocarde de Louis, les gens s’agitent et les cris de joie se déchaînent.
Jamais aucun roi de France n’avait porté une cocarde. Jamais.
Desmoulins et le vert de la révolte
Pour comprendre le coup de la cocarde, il faut remonter au 11 juillet 1789 : le jeune Camille Desmoulins déboule dans les jardins du Palais-Royal.
Il grimpe sur la table d’un café populaire et gueule un coup.
Vous vous souvenez ? C'est lui qui lance la Révolution Française et la prise de la Bastille.
Parce que le peuple a faim, parce qu'il en a assez de la misère.
Et ce Louis XVI qui a rameuté ses armées, en cas de rébellion...
Maintenant, cela s'annonce comme une guerre entre le roi et le peuple.
Aussi, Camille propose un signe de ralliement.
Il cueille une feuille à un arbre et l’accroche à son chapeau, incitant les autres à en faire autant.
Mais le vert, ce n'est pas terrible : on le remplace par du bleu et du rouge. Très populaire !
Les révolutionnaires porteront ces couleurs, celles de leur ville, pendant les combats parisiens.
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Louis et les 3 couleurs de la Fayette
Mais les 3 couleurs ? On dit que c’est le célèbre La Fayette qui les invente, en ajoutant le blanc de la monarchie aux bleu et rouge, 2 jours avant la prise de la Bastille.
Il s’était rendu compte que le bleu et le rouge correspondaient aux couleurs de la famille royale d’Orléans... on lit ceci dans ses Mémoires.
Et voilà. 3 jours après la prise de la Bastille, Louis XVI décide d’aller parler au peuple, à l'hôtel-de-ville de Paris, pour éviter tout nouveau débordement.
Le tout nouveau et tout premier maire de Paris Sylvain Bailly (il s’est fait élire la veille) l’accueille sur le perron et lui remet la cocarde.
Le roi l'accroche à son chapeau et monte l’escalier sous une « voûte d’acier » : les épées des gardes nationaux...
Il arrive dans une salle avec un trône et du monde partout.
Et comme le peuple attend dehors, le roi se montre au balcon : la foule en délire l’acclame et crie « Vive la Nation » !
La scène a été peinte au 19e siècle par Laurens, dans le salon actuel de l’hôtel-de-ville qui porte son nom.