Les reliques de Foy et ses petites anecdotes

Conques et ses moines

L'histoire de Conques remonte au VIIIe s, au temps où quelques chrétiens fuient les invasions sarrasines et se réfugient dans la vallée de Conques.

Là, ils fondent un petit oratoire bientôt détruit.

Plus tard, l’ermite Deodatus débarque avec plusieurs moines pour fonder une communauté.

L’abbaye et son abbatiale actuelles voient le jour en 1041.

Une étape de choix sur la route mythique vers Compostelle, vous savez pourquoi ?

Les pèlerins pouvaient se recueillir sur les reliques de Foy.

Une sainte dont voici la petite histoire...

Statue-reliquaire de Foy | ©ZiYouXunLu / CC-BY-SA

Foy et ses reliques

Martyrisée !

Sainte Foy se fait martyriser à l'âge de 12 ans à l’extérieur des remparts d’Agen, vers 303.

Rôtie puis décapitée.

Vous parlez d’un destin, pour une pauvre chrétienne morte pour avoir défendu sa foi contre ces satanés Romains païens !

Péripéties pour les reliques

En 883, un moine de Conques du nom d’Ariviscus parvient à entrer dans le couvent d’Agen et vole les reliques pour la ramener dans son abbaye.

Bof, un vol... à l’époque, c’est monnaie courante : ça s’appelle même une translation.

C’est que pour devenir célèbre et attirer des pèlerins (donc, de l’argent), une abbaye se devait d’avoir des reliques.

Alors, on envoie Ariviscus chercher des reliques, peu importe lesquelles.

Son premier choix ? Celles d’un certain saint Vincent à Agen.

Lui et ses copains se mettent en route, mais en chemin entendent parler d’une certaine Foy, bien plus inintéressante car très vénérée à l’époque à Agen.

Alors, Ariviscus entre dans le couvent, plaisante avec les moines chargés de la surveillance des reliques, et gagne leur confiance.

On dit qu’il a mis 10 ans avant d’avoir l’occasion d’être seul avec les restes de Foy...

Oui, il profite d’une célébration à l’extérieur pour les piquer la nuit tombée. Retour triomphal de Foy à Conques...

Des prisonniers délivrés

Un pèlerinage se met rapidement en place. Une étape parfaite pour tout pèlerin se rendant à Compostelle, vous voyez pourquoi...

En plus, Foy fait des miracles : elle délivre miraculeusement les prisonniers de leurs fers, comme la Vierge noire de la basilique d’Orcival !

Voilà pourquoi on peut voir des fers sur la grille de l'église.

D’ailleurs, on peut voir une représentation des fers derrière Foy priant à genoux, sur le tympan de l’abbatiale, dans la partie inférieure gauche.

Un trésor !

Ne manquez pas le trésor de Conques : la statue reliquaire de sainte Foy, datée de 985.

Dorée et recouverte de pierres précieuses, on a une cavité dans le dos de la statue avec dedans un morceau du crâne de la sainte et une pièce de tissu imprégné de son sang.

Source

• Gustave Desjardins. Cartulaire de l'abbaye de Conques en Rouergue. 1879.