Les gisants de Fontevraud : God save mon repos éternel
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Des gisants colorés
Seuls subsistent aujourd'hui les gisants d'Aliénor d’Aquitaine, de Richard Cœur-de-Lion, d’Henri II et d'Isabelle d'Angoulême (femme de Jean sans Terre, morte en 1246).
Les gisants (tous plus grands que nature) sont polychromes, en tuf, sauf celui d'Aliénor en bois.
On reconnaît Henri II avec son sceptre, sa tunique rouge et son manteau bleu ; même chose pour Richard.
Tous deux portent aussi la couronne, l'épée, les étriers et les gants, symboles de la royauté.
Aliénor, vêtue de son manteau bleu et de sa tunique grise. Isabelle tient un livre dans une main.
Isabelle d'Angoulême, dernière femme de Jean sans Terre, n'a pas été enterrée tout de suite avec les autres.
Non, sa vie avait été trop dissolue pour cela !
On la place toute seule dans la salle capitulaire, en 1246... pour l'inhumer en 1254 près des autres.

Aliénor d'Aquitaine et Henri II | ©Touriste / Public domain
Âmes perdues
Les autres gisants ont été détruits à la Révolution.
On avait :
- Jeanne d'Angleterre (reine de Sicile, sœur de Richard, morte en 1199) et son fils Raymond VII de Toulouse (mort en 1245) ;
- Jean sans Terre ;
- Henri III d'Angleterre ;
- le cœur de la fille de Richard, Béatrice...
Sinon, des siècles après, on enterre des personnes complètement étrangères aux Plantagenêts, comme la fille de Louis XV, morte toute jeune en 1744 : Marie-Thérèse-Félicité...

Gisant de Richard Coeur de Lion | ©AYArktos / Public domain
Maudits Français !
Les gisants qui n'ont pas été détruits en 1793 et qui moisissent dans un coin de l'abbaye sont réclamés en 1817 par les Anglais, outrés du traitement accordé à leurs ancêtres.
Non mais ces Français, quels rustres !
Mais la France fait tout pour les garder et les déménage au musée de Versailles, en 1848.
On les restaure. Après, retour à Fontevraud !
Sources
- Michel Melot. Fontevraud. Éditions Gisserot, 2005.
- Alain Erlande-Brandenburg. Article Le gisant d’Isabelle d’Angoulême. Civilisation Médiévale Année. 1999.
- Article Les gisants de Fontevraud. Bulletin historique et monumental de l'Anjou (tome 5). 1858.