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Louise de Coligny, princesse d'Orange et fille de l'amiral, à Château-Renard

Quand : 1595 - 1620

Louise de Coligny (M. van Mierevelt) | ©Mauritshuis, La Haye / Public domain
Château Cité médiévale Gaspard de Coligny Cité médiévale de Château-Renard

La plus célèbre occupante du château de la Motte ou château du Bas, à Château-Renard ? La fille du célèbre amiral, Louise de Coligny !

Tout ce que vous voulez savoir sur Louise de Coligny !

Fille de l'amiral

Elle est la fille du célèbre amiral protestant Gaspard de Coligny : elle naît en 1555.

Chacun ses mots !

  • Le célèbre écrivain Brantôme la décrit comme « admirable par ses vertus » ;
  • Plessis-Mornay dit d'elle : « C'était une âme sincère, indigne des fourberies de ce temps » ;
  • Michelet écrit : « Elle était étonnement la fille de l'amiral. Elle en avait la sagesse et l'extraordinaire beauté de cœur. »

Orpheline et veuve

Orpheline de mère à 13 ans, Louise de Coligny perd, le même jour, son père et son premier mari, Charles de Téligny, sauvagement assassinés lors du massacre de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572.

Elle-même en réchappe... à un cheveu !

Restaurer la mémoire de son père

Après un exil en Suisse pour se mettre à l'abri des persécutions, Louise rentre en France, où elle met tout en œuvre pour obtenir la réhabilitation de la mémoire de son père.

Elle se bat pour casser l'arrêt du Parlement d'octobre 1572, qui déclarait l'amiral coupable de crime de lèse-majesté et faisait confisquer ses biens.

Un douloureux combat qui parait au début bien vain, mais qui aboutira en juin 1599.

L'épouse du fondateur des Pays-Bas

Son second mari s'appelle Guillaume Ier d'Orange-Nassau : ce prince allemand protestant est souvent considéré comme le père fondateur des Pays-Bas actuels !

À l'origine fidèle partisan du Habsbourg Charles Quint, qui régnait en maître sur les Pays-Bas espagnols, il prend la tête d'une révolte qui entraîne l'indépendance d'une partie des futurs Pays-Bas.

L’hymne hollandais actuel, Het Wilhelmus, a été composé en son honneur !

Un mari assassiné

Un an après son mariage, Louise de Coligny se retrouve veuve une seconde fois : son mari s'était fait assassiner en 1584 à Delft, par un fanatique catholique franc-comtois...

Une mère adoptive dévouée

À sa mort, Guillaume laisse un fils de quelques mois à peine, que Louise venait de lui donner... mais aussi les 6 filles nées d'un précédent mariage !

Louise devient une seconde mère, pour elles. Elle ne s'occupera plus que de leur avenir, malgré le manque criant de ressources.

Bernard Quillet, dans sa biographie sur Guillaume Ier d'Orange (2014), la décrit très justement comme une

« femme de devoir, droite, honnête, douée d'un grand sens pratique, Louise se soumit aux exigences d'une indispensable parcimonie et fit élever avec un grand soin, peut-être même avec affection, les fillettes laissées par l’épouse précédente. »

Arrière-grand-mère de roi !

L'arrière-petit-fils de Louise de Coligny deviendra roi d'Angleterre, en 1689, sous le nom de Guillaume III !

De tout cœur avec les protestants

Louise, toute sa vie durant, devait rester fidèle à sa foi protestante.

Son cœur balance entre France et Pays-Bas, son pays d'adoption, à qui elle restait fidèle en mémoire de Guillaume d'Orange, et par soutien aux protestants hollandais persécutés.

Elle est partagée entre ses deux patries, déchirées par des guerres religieuses sanglantes.

Guillaume I d'Orange (A. T. Key, 1579)

Guillaume I d'Orange (A. T. Key, 1579) | ©Rijksmuseum / CC0

L'origine du château de La Motte

  • La ville de Château-Renard doit son nom à Renard, comte de Sens, qui en 961, élève un château-fort sur la colline dominant la ville, détruit puis reconstruit au 12e siècle. Ses ruines dominent encore la cité. C’est le « château d’En-Haut » !
  • À côté de ce château, il y a celui de la Motte, le « château du Bas ». Un château dont les bases sont construites vers 910 par le père de Renard, Fromont. Son fils Renard jugera l'endroit mal choisi et migrera sur la colline, dans son château d'En-Haut…
  • En 1522, le père de l'amiral Gaspard de Coligny avait acheté la châtellenie du Haut au roi François Ier. Le château du Bas, celui qui nous intéresse, revient à la famille de Coligny en 1531.
Château-Renard : château du Haut

Château-Renard : ruines du château d'En-Haut | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

Louise et le château de la Motte

Louise hérite de la terre de Château-Renard en 1595.

C’est elle, qui, vers 1609, fait construire le château actuel en briques et pierres, sur les ruines du château du Bas.

La forteresse primitive était octogonale, le château actuel ayant été bâti sur trois des côtés de cet octogone.

Château-Renard : château de la Motte

Château-Renard : château de la Motte | ©Anecdotrip / CC-BY-NC-SA

Princes d'Orange, roi d'Angleterre... seigneurs de Château-Renard !

Le château de la Motte, à la mort de Louise en 1620, revient à son fils Frédéric-Henri, qui ensuite le met à la disposition de sa demi-sœur Charlotte de Nassau, en 1631.

Voilà la petite cité de Château-Renard devenue fief des Orange-Nassau !

L’arrière-petit-fils de Louise de Coligny, Guillaume, né en 1651, devenait lui aussi seigneur de Château-Renard. C’est lui qui épousera Marie d’York, et deviendra roi d’Angleterre, sous le nom de Guillaume III !

Pendant sa minorité, sa tante, la duchesse de Brandebourg, avait vendu le château de la Motte à Jacques Amat, secrétaire du roi.

Le château entrait dans une nouvelle phase de son histoire… qui ne nous regarde plus, ici !

Sources

  • Robert Gaumont. Châteaux et manoirs de l'Orléanais. C.L.D. Éditions, 1997.
  • Article Inventaire des biens de Mme Charlotte de Nassau au château de la Mothe à Châteaurenard. Bulletin de la Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis. Novembre 1993.
  • Jules Delaborde. Louise de Coligny : princesse d'Orange. 1890.
  • Bernard Quilliet. Guillaume le Taciturne. Fayard, 2014.
  • Correspondance de Louise de Coligny, princesse d'Orange Paul Marchegay 1887.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !