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L'ermite qui aime son rocher : Amadour ou Zachée ?

La crypte St-Amadour | Christophe.Finot / CC-BY-SA
Cité médiévale Pèlerinage Relique Cité médiévale de Rocamadour

L’origine de Rocamadour remonterait au 1er siècle de notre ère...

Mais au fait ! Connaissez-vous l'origine du nom Rocamadour ?

Il viendrait de roc (le rocher), et d'amadour (qui aime). Soit « celui qui aime le rocher » en occitan...

Cet homme-là, c'est ce saint Amadour, qui en bon ermite, a aimé sa vie de solitude sur son roc lotois...

Amadour, pseudonyme... de Zachée !

Une vieille tradition nous raconte que le nom d’Amadour ne serait qu'un pseudonyme.

En fait, « celui qui aime la roche » (traduction littérale de Rocamadour) cacherait peut-être un personnage biblique, Zachée, un disciple de Jésus !

Zachée, dont le nom signifie « le Juste » en araméen, d'où, vous diront certains, le nom d'origine arabe d'Amadour (Amad-Aour, qui se traduit aussi en « Juste »)...

Zachée, de Judée en Gaule

Hé bien ! Cela nous emmène loin, pas vrai ?

Oui, plus particulièrement dans l'actuelle Cisjordanie, alors nommée Judée-Samarie.

L’ermite qui donne son nom au sanctuaire lotois serait en fait le publicain (percepteur d’impôts) Zachée, de Jéricho.

L'homme qui reçoit la visite de Jésus... mais aussi le mari de sainte Véronique.

Après la guérison miraculeuse de Véronique, le couple se convertit et les deux font partie des fidèles disciples de Jésus.

Véronique fait même partie des personnes suivant le Christ sur la croix, lui épongeant le visage d’un bout de tissu (le fameux voile de sainte Véronique)...

Pour fuir les persécutions contre les chrétiens, Zachée et Véronique auraient débarqué en Gaule avec saint Martial de Limoges :

  • Véronique aurait fini sa vie à Soulac, dans le Sud-Ouest ;
  • après la mort de sa femme, Zachée remonte vers la Dordogne pour y devenir ermite. Il construit une chapelle (où il sculpte une petite Vierge noire en bois, toujours vénérée) et meurt dans sa grotte.

Brûle !

Le sanctuaire de Rocamadour devient célèbre quand Roland de Roncevaux vient y prier, avant d’aller combattre les Sarrasins.

Son épée Durandal témoigne encore aujourd'hui de son passage !

Mais la vraie célébrité arrive en 1166 quand on découvre, au cœur du sanctuaire, le corps d’un homme, identifié comme celui d’Amadour.

Vénérés comme un trésor, préservés de toute souillure depuis 4 siècles, les restes se font finalement saccager par les protestants, en 1562.

Triste histoire...

Le capitaine Bessonie brise le corps d'Amadour à coups de marteau de forgeron, avant de le livrer au feu. Tous les os ne finissent pas broyés et calcinés. Un témoin, Odo de Gissey, rapporte :

« De ces ossements j'en ai vu et touché quelques uns, noircis de flammes, mais encore tout entiers. Au bout d'un bras auquel est jointe la main non entière, j'ai vu un doigt brisé où paraît du sang aussi vermeil qu'il pourrait être en un corps tout fraîchement entamé. »

Sources

  • Maurice Colinon. Guide de la France religieuse et mystique. Éditions Tchou, 1969.
  • Abbé Le Guennec. Notice sur le pèlerinage de Notre-Dame de Roc-Amadour. 1856.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !