Avec le tombeau d’Amadour, la Vierge noire attire des foules de pèlerins à Rocamadour.
Découvrez, en 6 anecdotes, des miracles insolites, un escalier gravi à genoux, et une histoire extraordinaire de cloche qui sonne toute seule !
1 - La Vierge noire de Rocamadour
Haute de 76 cm, taillée dans un morceau de bois de noyer, le temps l’a bien patinée, à tel point qu’il l’a rendue toute noire...
Il a fallu, pour la conserver, lui recouvrir les mains et le visage d’argent.
Elle se trouve encore aujourd'hui dans la chapelle Notre-Dame du sanctuaire !
La tradition raconte qu'on la doit au travail de l’ermite saint Amadour, dont le roc tire son nom.
En fait, Amadour serait le pseudonyme de Zachée, converti par Jésus-Christ puis venu en Gaule finir sa vie...
2 - Le plus grand pèlerinage d'Occident
Rocamadour est l'un des plus grands pèlerinages de l’Occident chrétien : certains jours, on compte 30 000 fidèles dans la cité !
Les plus grands sont venus : saint Louis et sa mère Blanche de Castille en 1244, avant les Croisades, Aliénor d’Aquitaine en 1170...
Sans oublier Sancie de Navarre, dont l'histoire tragique (mais véridique) l'a menée à prier la Vierge noire.
3 - Le chemin du pèlerin
Avant de pouvoir accéder à la précieuse Vierge noire, armez-vous de patience !
Les pèlerins devaient effectivement avant cela grimper un escalier de 216 marches, qu’ils gravissaient à genoux en soufflant un Avé à chaque marche.
Des religieux leur remettent les catenulae, petites chaînes symbolisant les pêchés qui les enchaînent.
Et pour pouvoir circuler en temps de guerre et arriver sain et sauf à Rocamadour, les pèlerins portaient des sportelles, médaille ovale représentant la Vierge et l’Enfant !
4 - Miracles
Dès 1172, la Vierge noire est témoin d'un nombre incroyable de miracles.
Ces miracles ont été soigneusement consignés par un moine limousin dans un livre écrit en 1172, Le Livre des Miracles !
Un ouvrage rassemblant 126 récits naïfs et touchants, qui font état d'histoires insolites, comme :
- « Bras desséché guéri par la Vierge » ;
- « D'un noble qui échappe au précipice » ;
- « D'un chevalier que son ennemi ne put blesser » ;
- « Femme guérie d’un polype nasal »...
5 - La Vierge des marins
Dans la chapelle, les pèlerins laissaient des ex-voto (offrandes en remerciement d'une faveur obtenue), plus particulièrement des maquettes de bateaux pour les marins sauvés d'une mort certaine.
Car la Vierge Marie est habituellement associée aux marins : son prénom veut dire « étoile de la mer » en hébreu, Maris Stella en latin. Mais plus encore celle de Rocamadour.
Bizarre, pour une Vierge si loin de la mer !
Sa renommée est telle, que même au Québec, la plus grande des paroisses est dédiée à Notre-Dame de Rocamadour.
En effet, Jacques Cartier, découvreur du Québec, a eu son équipage guéri du scorbut après une messe dans le Lot, ici en 1536 !
En Bretagne, on la vénère comme patrons des gens de la mer, tout comme au Portugal et en Espagne, Rocamadour étant un passage obligé sur le chemin de Compostelle.
6 - La cloche
La Vierge de Rocamadour est associée à la petite cloche de fer du 10e siècle qui tinte à chaque fois qu’un marin a imploré la Vierge et se fait sauver en mer.
Elle sonne seule, sans corde, ni trucage !
Près de 120 miracles ont été attestés.
La dernière fois que la cloche a tinté ? En 1612, après le naufrage d'un bateau breton !