Késako ?
Un vrai gâteau d’hiver, ce Téméraire, à croquer au coin de la cheminée...
À base de pommes, de noisettes, de raisins secs et d'une petite goutte d'alcool, on le trouve partout dans sa ville d'origine, Salins-les-Bains (39) et aux alentours.
Il tient son nom du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, de passage à Salins en 1476.
La petite histoire
Salins
Salins doit son nom à ses salines exploitées depuis l'époque romaine : on connaît alors la ville sous le nom de Pons Ariarica.
Au 6e siècle, les Burgondes y font construire une forteresse et la ville est fondée.
Rien ne peut troubler le calme de la petite cité, à moins que...
Les Hongrois ! Ils la ravagent complètement, à l'aube du 9e siècle.
Heureusement, un seigneur du nom d'Albéric d'Argonne la reconstruit au milieu du 10e siècle.
Le roi de France Philippe le Long devient maître de la ville en 1306, qui revient ensuite aux ducs de Bourgogne avec le mariage de Jeanne, la fille de Philippe.
Les ducs font les beaux jours de Salins !
Jusqu'à ce qu'un duc surnommé le Téméraire ne commence une lutte acharnée avec son rival, le roi de France Louis XI...
Le duc téméraire
Charles le Téméraire porte bien son nom : on l'appelle aussi le Terrible, le Guerrier, le Victorieux !
Oh, mais la témérité n'est pas une qualité, au contraire !
Pourtant, le duc, avec son œil noir et dur, sa peau basanée, a l'habitude d'endurer la soif, la faim et la fatigue.
Il est endurci aux choses de la guerre.
Le chroniqueur de Louis XI, Philippe de Commynes, dit de lui dans ses Mémoires :
« Il désirait grande gloire, qui était ce qui plus le mettait en ces guerres que nulle autre chose et eut bien voulu ressembler à ces anciens princes dont il a tant été parlé après leur mort. »
Il aime la guerre, Charles, il est avide de conquête. Son rêve ?
Créer un immense royaume à l'est de la France, constitué de la Bourgogne, de l'Alsace, de la Lorraine et des Pays-Bas !
Il rêve de grandeur...
Mais il faut qu'il lutte contre celui qui veut lui mettre des bâtons dans les roues : Louis XI.
Charles est à deux doigts d'accomplir son rêve, ça serait bête d'échouer maintenant...
Mais toutes ces guerres ont affaibli son armée.
À Grandson (Suisse), les troupes bourguignonnes sont battues par les Suisses, le 2 mars 1476.
Allez, on se ressaisit ! Avec une nouvelle armée, le Téméraire court les défaire à Morat.
Mais 10 000 de ses hommes perdent la vie au combat...
Vaincu, le Téméraire convoque les États du comté à Salins en 1476, pour tenter de trouver des fonds afin de lever une nouvelle armée.
Est-ce à ce moment qu'il goûte au gâteau ?
En tous cas, il meurt un jour d'hiver 1477, devant Nancy assiégée...