Un peu d’histoire
En 1124, Guillaume de Soisy (ancien nom de Bellegarde) place l’église Notre-Dame sous la juridiction de l’abbaye de Saint-Jean-de-Sens, qui en a fait son prieuré.
- La nef date de cette période, édifiée en même temps que le portail, entre 1124 et 1131 ;
- au 15e siècle, on la transforme en église à croix latine, avec l’ajout des croisillons ;
- en 1860, elle est restaurée.
La façade
La façade finement décorée, conservée intacte, est magnifique !
Une inscription gravée en latin dans la pierre du linteau est encore lisible, quoiqu’inachevée.
Elle dit : « Hic fiunt justi ; viciorum so[...]rdibus usti. »
Ce qui veut dire : « Ici deviennent justes ceux qui ont été brûlés dans la souillure des vices. »
Les tableaux du duc d’Antin : Louis XIV enfant !
Sous Louis-Philippe Ier, l’aile du château voisin, qui abritait la collection de peintures du duc d’Antin, le fils de Mme de Montespan, seigneur de Bellegarde, est détruite.
L’abbé Méthivier sauve les toiles à sujets religieux et les déménage dans la nef de l’église, où on les voit encore.
Ainsi, on a :
- un saint Jean-Baptiste attribué à Pierre Mignard, représenté avec les traits de Louis XIV enfant ;
- une Sainte Famille attribuée à Carlo Maratta, avec une Vierge qui a pour traits ceux de Mme de Montespan ;
- sainte Solange qui ressemble à Mme de La Vallière, dans un tableau de Cortone.
Rien d’étonnant, donc, puisque le fils de Mme de Montespan vit au château voisin de Bellegarde et que sa mère venait fréquemment lui rendre visite : elle possédait même son propre appartement « carrelé à ses armes. »
Sources
- Jean-Robert Masson. Guide du Val de Loire mystérieux. Éditions Tchou, 1968.
- Inventaire général des richesses d'art de la France : monuments religieux, province (tome 1). 1886.