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Le mystère de la statue-menhir d'Appriciani

Quand : 2000 av J.C. - 1839

La statue | Img / Public domain
Mégalithe Statue Prosper Mérimée Statue-menhir d'Appriciani

La statue

Après Tavera, Filitosa, continuons notre petit tour de Corse, sur les traces des « statues-menhirs » !

Celle-ci est une stèle anthropomorphe d'un peu plus de 2 m de haut, décrite pour la première fois par Prosper Mérimée, lors de son petit voyage archéologique sur l'île de Beauté.

C'est même au cours de ce voyage qu'il trouve l'inspiration pour sa Colomba.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a eu du mal à la trouver, sa statue !

La découverte de Mérimée

Mérimée, on l'a dit, a eu du mal à trouver la statue de Vico.

Il raconte qu'il vient sur place à la recherche d'une mystérieuse statue de chevalier.

Pas plus renseigné que ça, il compte bien sur l'aide des habitants du coin !

Le voilà qui demande à des femmes qui « épluchaient du maïs », en vain.

C'est finalement un vieil homme sur son cheval, qui garde les récoltes, qui le renseigne : un chevalier ? Jamais entendu parler !

En revanche, il peut lui montrer l'idolo dei Mori. Une idole énigmatique, bien mieux que mille chevaliers réunis...

Curieux, Mérimée se fait conduire jusqu'à la statue : là, devant lui se dresse « une table de granit »... en fait, la statue-menhir !

On l'a retrouvée enterrée profond, à plat.

Le haut de la pierre figure un visage humain, avec des yeux, une bouche, un nez, plus une barbe taillée en pointe.

Les cheveux, séparés par une sorte de raie, retombent de chaque côté du visage.

Plus bas, au niveau du buste, le sculpteur a dessiné la poitrine. Et en dessous, la pierre est toute lisse.

Sur le dos, surprise ! On remarque, comme sur les statues-guerrières de Filitosa, que l'on voit les omoplates.

Le vieil homme dit à Mérimée qu'il s'agit de l'idolo dei Mori, « l'idole des Maures ». Les Maures ?

Mérimée, lui, pense à une statue ligurienne ou ibère. Ernest Renan pense qu'il s'agit d'un couvercle de cercueil.

Alors, qui a raison ? Il s'agirait en fait plutôt d'une statue préhistorique, sûrement un monument funéraire, peut-être dans la même veine que les statues de Filitosa.

Ainsi, l'imposante statue-menhir servirait à emprisonner l'âme du mort pour l'éternité...

Source

  • Gaston d'Angélis, ‎Don Giorgi. Guide de la Corse mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !