Le couple d'Albon-Lustrac à Tournoël
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Un trop beau mariage
Jean d'Albon épouse Charlotte de La Roche, en 1510. Les noces se passent au château et attirent tout le gratin du coin.
Mais Jean, qui est gouverneur du Lyonnais et du Bourbonnais, ne passe pas beaucoup de temps au château !
Tout juste de quoi faire un rejeton, Jacques, qui heureusement brillera à la cour : on l'élève avec le fils de François Ier, Henri II !
En 1547, Jacques est fait gentilhomme de la chambre, gouverneur et lieutenant général du Forez, du Beaujolais, du Bourbonnais... et finalement maréchal de France !
Et voilà que 3 ans plus tard, il épouse l'une des plus grosses fortunes du pays, Marguerite de Lustrac.
Vous vous souvenez, on l'a déjà rencontrée au château de Gavaudun ! Mariage malheureux pour les deux, le mari préférant aller voir ailleurs...
Luxe, viande et friands mangers
Pourtant il était beau, le maréchal, fier et droit à cheval...
« Il aimait extraordinairement le luxe et les plaisirs, ayant vécu sous le roi Henri II dans la magnificence aux dépens de l’État et des particuliers. »
Brantôme nous le dépeint avec ses « superbetez et belles parures de beaux meubles très rares et très exquis » qui « surpassent même ses rois. »
Il était bien connu « pour ses grands luxes de table, friandises et délicatesses de viandes, tant de chairs que poissons et autres friands mangers. »
La Marguerite... de malheur
Marguerite, elle, est la plus belle, surnommée la « Marguerite de douceur » dans un poème de Du Bellay.
La maréchale comme on l'appelait, se retrouve veuve quand son mari se fait tuer à la guerre.
On sait qu'elle prendra un second mari.
Et l'on dit aussi qu'elle empoisonne sa fille unique, Catherine d'Albon, morte trop brutalement au couvent de Longchamp à l'âge de 18 ans...
Pourquoi ce geste ? Pour hériter des terres et des biens de sa fille, fille unique du maréchal, tiens !
Car Marguerite voulait se remarier avec le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon. Un prince de sang, rien que ça !
Elle en était folle amoureuse et ne se cachait pas. Pour lui, le chef du parti protestant, elle n'hésite pas à se convertir.
Mais le bruit que la maréchale avait fait tuer sa fille arrive aux esgourdes du prince, qui préfère s'éloigner d'elle...
Il reviendra avec sa nouvelle conquête, mademoiselle de Longueville.
Sources
- Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
- Ambroise Tardieu. Histoire de la ville du pays et de la baronnie d'Herment en Auvergne. 1866.
- Michaud. Nouvelle collection des mémoires relatifs à l'histoire de France (tome 14). 1854.
- Brantôme. Vies des hommes illustres et grands capitaines français.