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Le cocon de Lyon, une histoire de soie et de canuts

Quand : 1954

Le cocon | Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Spécialité

Késako ?

Ce chocolat doit son nom aux cocons produits par les petits vers à soie, car Lyon a toujours été la ville de la soie !

Cette création pour le moins originale date de 1954.

Il s'agit d'un praliné à la noisette délicatement parfumé à la liqueur de curaçao et à l'orangeat (sorte de confit d'oranges fabriqué à base d'écorces), le tout recouvert de pâte d'amande jaune clair.

Le cocon

Le cocon | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

La petite histoire

Alors, quid de la soierie lyonnaise ? Hé bien, sa fabrication vient d'Italie.

Au milieu du 15e siècle, déjà, on trouve à Lyon quelques métiers à tisser, amenés par des Italiens venus des régions de Lucques et de Florence.

On doit surtout à Louis XI d'avoir favorisé l'élevage de vers à soie en France : il fait venir les Italiens installés à Lyon dans ses manufactures établies près de Tours.

Les ouvriers reçoivent des privilèges et des exemptions d’impôts, en plus, sans compter que les manufactures bénéficient de la protection royale !

Le nombre d'ouvriers ne fait donc que se multiplier.

On fabrique alors les plus beaux tissus, les plus brillants, les plus mordorés, pour la cour des plus grands rois.

Mais avec la révocation de l’Édit de Nantes signée par Louis XIV, les nombreux ouvriers protestants du milieu de la soie lyonnaise sont contraints à l'exil hors du pays, en Suisse ou en Angleterre.

La production se met à chuter !

Elle ne remonte qu'au milieu du 18e siècle : la période la plus productive pour les manufactures !

Il faut dire que l’administration des Menus Plaisirs du Roi, ce service destiné à régler les dépenses faites par la Cour, s'en donne à cœur joie.

Les commandes faites à Lyon n'ont jamais été aussi nombreuses !

Mais voilà qu'au tout début du 19e siècle apparaît le métier Jacquard, créé par le Lyonnais Joseph-Marie Jacquard en 1801 : une machine à tisser la soie révolutionnaire, que les canuts, ces ouvriers tisserands typiques de Lyon, au 19e siècle, ne voient pas du tout d'un bon œil.

Vont-elles leur voler leur travail, ces fichues machines ?

Survoltés, les ouvriers lancent la révolte des Canuts en 1831, à l'occasion de laquelle ils saccagent les métiers de Jacquard.

Les canuts, eux, continuent de vivre, dans la mémoire lyonnaise.

Voilà un petit morceau du Chant des Canuts (1894, Aristide Bruant) :

Pour gouverner il faut avoir manteaux ou rubans en sautoir. Nous en tissons… Pour vous, grands de la Terre, et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !