Le château de Xaintrailles, lieu de naissance d'un célèbre compagnon d'armes de Jeanne d'Arc

Un grand chef de guerre gascon du XVe siècle
Jean Poton de Xaintrailles naît au château de Xaintrailles, près de Nérac, vers 1400.
Il est l'un de ces célèbres compagnons d'armes de Jeanne d'Arc, mais aussi un grand chef de guerre au service du roi Charles VII, qui combat férocement les Anglais pendant la guerre de Cent Ans !
Charles le fait maître de son écurie, bailli du Berry, sénéchal du Limousin, puis maréchal de France, suprême honneur ! Et quand les temps de guerres se faisaient rares, Xaintrailles devenait l'un de ces pillards, mercenaires, connus sous le nom d'Écorcheurs... Il apparait même dans le Henry VI de Shakespeare !

Compagnon d'armes de Jeanne d'Arc... malgré lui ?
L'Histoire a donc gardé de ce gentilhomme gascon l'image d'un fidèle compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, à l'image d'un Jean d'Aulon. Pourtant... cette même Histoire montre aussi qu'il a tenu Jeanne éloignée des conseils de guerre.
Tout au long du célèbre siège d'Orléans, par exemple. Xaintrailles, aux côtés des célèbres Dunois et La Hire, sont les principaux chefs de guerre.
Voir Jeanne d'Arc, simple bergère, parfaitement inexpérimentée, débouler au milieu du siège, se révèle difficile à accepter, pour ces chefs expérimentés !
Ainsi, elle est souvent tenue à l'écart, lors des discussions tactiques. Motif ? On veut garder le secret sur le plan d'attaque adopté...

Un des plus vaillants capitaines de son temps
Ce petit detail mis à part, Xaintrailles reste un grand personnage de la guerre de Cent Ans.
« L'un des plus vaillants capitaines du royaume de France », rapporte un registre du Parlement de Bordeaux. Il est partout : lors de la capture de Jeanne d’Arc à Compiègne, lors du sacre de Charles VII à Reims...
Laissons le mot de la fin à un chroniqueur de son époque, qui le décrit de façon bien vivante :
« Il était presque toujours couvert de son haubergeon de mailles ; son visage, tailladé de cicatrices qui l'ennoblissaient, ne recevait ordinairement le jour qu'à travers la visière d'un heaume ; il marchait le poing sur la hanche et les jambes écartées, comme s'il chargeait à cheval, et la lance en arrêt. »
Sources
CollectifSainte Jeanne d'Arc dite la Pucelle d'OrléansEncyclopédie Larousse, larousse.fr
Jean-Marie MoeglinDictionnaire de la guerre de Cent AnsÉditions Robert Laffont, 2023
Alexandre DucourneauHistoire nationale des départements : GuienneLibrairie Marescq et Cie, 1845
Christophe FuronLa Hire et Poton de Xaintrailles, capitaines de Charles VII et compagnons de Jeanne d’ArcUniversité de Paris-SorbonneRevue en ligne Camenulae (n°15, octobre 2016)