Le château de Saint-Alban, au coeur des battues organisées sur la piste de la Bête du Gévaudan

Du 25 au 28 oct. 1764

Château de Saint-AlbanChâteau de Saint-Alban | ©Krzysztof Golik / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Des battues sur la piste de la Bête

Entre 1764 et 1767, une bête mangeuse d’hommes attaque jeunes femmes et enfants en Gévaudan, en Lozère. Chasseurs émérites et soldats sont mobilisés. Mais le temps passe et la liste des victimes s’allonge : on parle bientôt d’une centaine de morts. Hyène, loup, molosse, sadique, châtiment divin ?


Les battues s’organisent. Le château de Saint-Alban devient l'un des points de ralliement des chasses. À leur tête, le seigneur des lieux : le marquis de Saint-Alban le comte Pierre-Charles de Morangiès, 58 ans !


C'est un grand seigneur du Gévaudan, très influent à la cour, avec derrière lui une brillante carrière militaire en tant que lieutenant général. Il vit retiré, tranquillement, dans son château de Saint-Alban.


Tranquillement... jusqu'à l'affaire de la Bête et ce jour du 25 octobre 1764, où le syndic de Mende, Étienne Lafont, place Morangiès à la tête des battues ! Il lui demande de loger 11 chasseurs de Mende dans son château. Le 26 octobre, le comte réussit à rameuter 1000 hommes des environs, pour participer ; le 28, ce sont 10 000 hommes qui ratissent la région. En vain ! La Bête ne sera tuée qu’en juin 1767 à Auvers en Haute-Loire…

Château de Saint-AlbanChâteau de Saint-Alban | ©Rémih / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Le saviez-vous ? Un fils longtemps suspecté d'être un sadique caché derrière la Bête !

Si le comte est intègre et respecté, ce n'est pas le cas de son fiston, Jean-François-Charles, 35 ans en 1764. Cet officier au comportement peu exemplaire mène une vie dissolue, entre dettes et mauvaises fréquentations dans tripots et maisons closes... Son père lui interdira même l'entrée du château de Saint-Alban, en 1770 !


De nombreux historiens et auteurs l'accuseront d’ailleurs (sans preuves) d'être un fou sadique tuant aidé d’une bête mi-chien mi-animal sauvage, dressée pour attaquer... Car parmi les victimes de la Bête, on trouve des cadavres nus, décapités ou mutilés. Bizarre ! Entre nous, quel animal déshabille ses proies ?


En tous cas, à la mort du comte en 1774, ce fils indigne hérite de tous ses biens... qu'il dilapide en totalité. En 1801, il meurt assassiné... par sa maîtresse d'un coup de pelle sur la tête !

Sources

Michel LouisLa Bête du Gévaudan : l'innocence des loupsPerrin, 2001