On a dit beaucoup de choses sur Jeanne d’Arc : entre autres choses qu’elle serait une princesse de sang royal, la fille bâtarde de la reine Isabeau de Bavière et de Louis d’Orléans son beau-frère (le mari volage de Valentine Visconti, assassiné la nuit du 23 novembre 1407 à Paris par les hommes du duc Jean sans Peur) !
On dit aussi que Jeanne ne serait pas morte rôtie sur le bûcher de Rouen, non : elle aurait survécu !
Et c’est au château de Jaulny que l’on retrouve la trace de cette mystérieuse « Jeanne des Armoises »... l’autre Jeanne d’Arc ?
Jeanne d’Arc, mariée, à Jaulny ?
Jaulny et les sires des Armoises
Le château médiéval aux murs bien épais évoque le temps des valeureux seigneurs de Jaulny, que l’on retrouve souvent dans l’Histoire lorraine.
Parmi eux, les sires des Armoises.
L’un d’entre eux nous intéresse particulièrement : il s’agit de Robert des Armoises, seigneur de Tichemont. Pourquoi lui ?
Parce qu’il se marie avec la célèbre Claude des Armoises... l’autre Jeanne d’Arc ! Oui, c’est elle.
Reprenons un peu : la Pucelle d’Orléans ne serait pas morte grillée vive par les Anglais, à Rouen...
On aurait fait brûler une autre à sa place (une avec le visage voilé, « embronché », tiens comme par hasard) et Jeanne aurait filé en Lorraine pour y mener une vie paisible !
« Jeanne du Lys la Pucelle »
C’est en 1436 qu’une certaine Claude des Armoises fait son apparition près de Metz, à la Grange-aux-Ormes : elle se présente aux gens du coin comme « Jeanne du Lys la Pucelle. »
Elle se fait même reconnaître par ses frères, sa mère et des anciens voisins, en Lorraine !
Elle fait un petit tour à Orléans où on la reconnaît, bien sûr, et on lui offre une grosse somme d’argent en souvenir de la libération de la ville. Et là-dessus, des documents écrits existent...
Ensuite, Claude se rend à la cour de Luxembourg, va en Allemagne à Cologne, puis revient en Lorraine, où elle épouse Robert des Armoises.
Démasquée, la fausse Jeanne !
Alors, cette histoire ? Mythe ou réalité ? Bon, maintenant, on sait que c’était faux.
Claude des Armoises est une sacrée usurpatrice.
Elle joue de sa ressemblance avec Jeanne et se fait passer pour elle. Le pire, c’est que ça marche !
Sauf peut-être avec le roi : il va la démasquer. Le livre de Pierre Sala (chambellan de Louis XI), Hardiesse des Grands Rois, rapporte l’entrevue de la prétendue pucelle « qui moult ressemblait à la première » avec le roi, en 1439 : plane un étrange sentiment de malaise, entre les deux...
Il lui dit seulement : « Pucelle amie, soyez la très bienvenue, au nom de Dieu qui sait le secret qui est entre vous et moi. »
Sur quoi, « miraculeusement après voir ouï ce mot, elle se mit à genoux en lui criant merci. Et sur le champ, confessa toute la trahison. »
Charles venait de démasquer la vilaine ! On traduit Claude devant le Parlement de Paris. Et on perd sa trace...