Un roi dégénéré un poil paranoïaque sur les bords, une peur du poison, un refus de s'alimenter... et bim !
La mort à Mehun-sur-Yèvre (18), le 22 juillet 1461.
Un roi mort de faim, une première ! Mais est-ce vraiment la folie qui a conduit Charles VII six pieds sous terre ? Enquête...
Famille de dégénérés !
Pour comprendre la mort de Charles VII, il faut analyser ce qu’il a... dans la tête. Psychiquement, je veux dire.
Charles VII ? On le décrit généralement comme obsédé sexuel, angoissé et phobique.
La faute de son pauvre père, Charles VI le Fol, qui meurt de démence en 1422. Pas que !
La faute de sa mère, aussi, la dégénérée Isabeau de Bavière. Nerveuse, elle a peur de tout : du bruit du tonnerre, du Diable...
Pire, elle ne peut rester trop longtemps au même endroit dans une pièce, de peur que le plancher ne s’écroule, ni passer un pont en bois, pour les mêmes raisons...
Charles hérite donc des tares de sa mère : neurasthénie, angoisse.
Le roi a une grosse araignée noire au plafond, vous voyez ? Ses névroses ne vont que le tirer vers le bas !
À commencer par sa phobie de se faire empoisonner...
Empoisonnement ?
Une idée se grave dans la tête détraquée de Charles VII, à la fin de sa vie.
Une rumeur alimentée par son fils, le futur Louis XI : ses médecins cherchent à l’empoisonner.
En lui refilant du poison à la place de ses médicaments.
L’horreur. Absolue. Charles sent les griffes d’une bouffée de terreur lui lacérer le cœur.
Sa vue se trouble.
Quelqu’un cherche à l’empoisonner.
Son fils !! Sûr que c’est ce saligaud qui manigance sa mort !
Aaaah... père et fils ne se sont jamais compris. Charles n’a jamais aimé ce rejeton à l’opposé de ce qu’il est lui.
Bref ! Englué dans une panique noire, terrifié par l'idée de l'empoisonnement, Charles arrête de s'alimenter. Jusqu'à la mort...
Le seul roi de France mort de faim... la folie en cause ?
Les mois précédents sa mort, Charles est dénutri. Sa tête malade lui a fait croire que l'on cherchait à l'empoisonner.
Ça, c'est ce que les livres d'histoire nous font croire. Mais est-on sûr de cela ?
Je vais vous dire la vérité, basée sur le livre du Dr Cabanès, Les morts mystérieuses de l'Histoire (1901) : la folie l'a tué, la maladie aussi !
Une histoire de dent à faire sauter et de tumeur
Juillet 1461. L’été arrive. Un été éclatant, pur. Brûlant. Le dernier.
La mort commence à rôder, alors que Charles réside au château de Mehun-sur-Yèvre, en Berry.
Un endroit qu’il adore. Il va y mourir.
Tout commence par une vive douleur à une dent. La joue enfle et « une grande quantité de matière » commence à suinter.
Du pus. Un abcès. On arrache la dent, on nettoie la plaie.
Mais la plaie suppure, donne une congestion cérébrale qui provoque une tumeur de toute la bouche.
Charles refuse de manger, maigrit à faire peur. La plus petite miette ne passe plus.
Même les « coulis », ces blancs de chapon sucrés-salés, cuits et mixés en purée, servis froids ou chauds.
Imaginez.
Parler, manger, boire, rire. Tout n'est plus qu'une douleur aiguë.
Vous ne vous souvenez même plus si un jour vous avez eu autre chose que mal. Mal, mal à en crever.
D’où impossibilité de s’alimenter, et au final... la mort, inévitable : le mercredi 22 juillet 1461, Charles VII, 58 ans, s'éteint peu après midi.
Et la folie, là-dedans ?
Minute ! Une dent mal opérée empêche Charles de s'alimenter, d'accord.
Mais il garde aussi en tête qu'on veut l'empoisonner... La preuve ? Cabanès nous la donne.
Les tous derniers mots de Charles VII sont : « Par Saint-Jean, nous ne mangerons plus ! » Avant d'ajouter : « Je remets la vengeance de ma mort à Dieu »...
Vous voyez, maintenant, pourquoi le seul roi de France mort de faim a succombé à cause de sa folie et de la maladie ?
Ça continue : les petits gènes névrosés font leur chemin
La folie primitive de Charles VI le Fol fait des petits.
Après Charles VII le névrosé, son fils, Louis XI, mourra d’artériosclérose (à cause d’un cerveau bien ébranlé psychiquement, entre autres).
Son fils à lui, Charles VIII (autre esprit faiblard), se prendra une porte (mortelle) au coin de la tête, au château d'Amboise...
Sources
- Augustin Cabanès. Les morts mystérieuses de l'Histoire. 1901.
- Auguste Corlieu. La mort des rois de France. 1873.