Nous voilà devant le groupe sculpté, grandeur nature, de La Réhabilitation de sainte Jeanne d’Arc.
La Pucelle d’Orléans se fait béatifier en juillet 1909.
À Noyon, on décide d’organiser des fêtes en son honneur : on commande un ensemble sculpté à Émile Pinchon, un artiste noyonnais.
La scène est une allégorie : celle de la révision du procès de Jeanne et de sa réhabilitation, le 7 juillet 1456.
Ce n’est pas une scène historique, puisque Jeanne d'Arc a été brûlée en 1431 et ne pouvait se trouver là !
Nous avons d’abord Guillaume Bouillé, doyen au chapitre de Noyon, chargé de réunir les preuves de l’innocence de Jeanne.
Au centre, le tribunal ecclésiastique chargé de réviser le procès de Rouen, constitué de :
- l’archevêque de Reims Jean Juvénal des Ursins (dans son siège) ;
- l’archevêque de Paris Guillaume Cartier ;
- l’évêque de Coutances Richard de Longueil.
Un beau symbole à la fois religieux (la sainte réhabilitée par un chanoine de Noyon) et national : l’héroïne derrière laquelle toute personne pouvait se retrouver...
Mais ce groupe sculpté se fait mettre au placard ! Pourquoi ?
Car Émile Pinchon a représenté, sacrilège, les statues sous les traits de personnes bien vivantes !
Sa Jeanne d’Arc a les traits de son épouse, Bouillé ceux de l’archiprêtre de Noyon et l’archevêque de Reims est le portrait craché de l’évêque de Beauvais de l’époque...
Source
- Notice en ligne Groupe sculpté (grandeur nature) : la réhabilitation de Jeanne d'Arc sur le site de l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel des Hauts-de-France.