La maison natale du chirurgien de la Grande Armée Dominique Jean Larrey

Le grand Jean Dominique Larrey passe les 15 premières années de sa vie dans son village natal de Baudéan.

La maison natale de Larrey

Cette maison traditionnelle aujourd’hui transformée en musée a vu naître le célèbre chirurgien Larrey, indissociable de l’empereur Napoléon Ier et des guerres du Premier Empire.

Le père des ambulances modernes, l’inventeur... du bouche-à-bouche !

Si vous voulez en savoir plus sur cet étonnant personnage, rendez-vous à Tarbes, où trône la statue qui lui rend hommage.

Une famille haute-pyrénéenne

C'est donc dans cette petite commune de Beaudéan, dans les Hautes-Pyrénées, que naît le 8 juillet 1766 Dominique Jean Larrey.

La famille paternelle, peu fortunée, compte de modestes propriétaires terriens, ancrés à Beaudéan depuis plusieurs siècles.

On trouve chez les Larrey des protestants, qui à l'heure sanglante des guerres de Religion, doivent pour la plupart émigrer en Hollande ou en Angleterre.

Maison natale de Larrey | ©Sotos / WIkimedia Commons / CC-BY-SA

Baptême à Beaudéan

Dominique est le fils du maître cordonnier Jean Larrey et de Philippa (ou Philippine) Pérès, ainsi que le dit l'acte de baptême du futur chirurgien :

« Le 8 juillet 1766 est né et a été baptisé le même jour Dominique Jean Larrey, fils de Jean Larrey et de Philippa Pérès, mariés, de la présente paroisse. Sa marraine a été Mlle Dominique Jeanne Piéra, qui a signé. »

L’enfant est baptisé dans l’église Saint-Martin, à Beaudéan, du 17e siècle : reconnaissable entre mille grâce à son clocher fortifié, si pittoresque !

Église de Beaudéan | ©Sotos / WIkimedia Commons / CC-BY-SA

Une dynastie de médecins, un père cordonnier

On comptera jusqu'à 8 médecins, chez les Larrey, entre le 18e et le 19e siècle !

Dont 2 avaient précédé Dominique Jean : son arrière-grand-père et son oncle.

C'est l’arrière-grand-père, Jean-François Larrey (né en 1723) qui, le premier, devient chirurgien.

Puis, l’oncle de Dominique, Alexis Larrey, l’un des petits-fils de Jean-François.

Alors qu'Alexis partait étudier la chirurgie à Toulouse, son frère aîné, Jean, pratiquement illettré (le père du futur Dominique Larrey), héritait des terres paternelles et restait à Beaudéan, comme le voulait la tradition familiale.

Il occupe, lui, le métier de maître-cordonnier.

Un père prématurément disparu

Du mariage de Philippa et de Jean Larrey naissent 3 enfants : Geneviève en 1760, Dominique Jean en 1766 et Claude Hilaire en 1769 (futur chirurgien lui aussi).

Mais le père, de santé fragile, meurt peu après la naissance du petit dernier.

Il laisse 3 enfants, une veuve, avec peu de moyens pour subvenir à leurs besoins, hormis quelques terres.

Dominique a alors 13 ans. Que va-t-il devenir ?

Un élève brillant au futur incertain !

Le jeune orphelin de père reçoit des rudiments de latin, mathématiques, grammaire, auprès du bienveillant curé de Beaudéan, l'abbé Grasset.

Ce dernier a remarqué les grandes capacités intellectuelles de son élève.

Mais le jeune Dominique, en tant que fils aîné, devait, selon la tradition, reprendre la gestion des terres familiales. Quel gâchis !

Alors, avec l'aval de sa famille, il obtient l'autorisation de filer à Toulouse rejoindre son oncle Alexis, qui va le prendre sous son aile.

Le début de la grande aventure ! Il a 15 ans, il quitte Beaudéan la pyrénéenne le 10 mai 1781.

Il se rend seul à Toulouse, à pied, le voyage prend 5 jours. L'oncle reçoit l'autorisation de le prendre comme premier garçon chirurgien à ses côtés.

Le début d’une grande aventure !

Sources

• Henri du Suau de La Croix. Notes et anecdotes sur Dominique Larrey, chirurgien de la Grande Armée. 1947.
• André Soubiran. Le baron Larrey : chirurgien de Napoléon. 1966.
• J. Ch. Auvergnat. Alexis Larrey. L'Auta : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse. 1994.