Késako ?
Plombières, c'est une station thermale des Vosges.
C'est aussi le nom d'un dessert glacé !
À base de crème anglaise glacée à l'amande recouverte de fruits confits, ce dessert porte ce nom à cause du moule en plomb dont on se servait pour le confectionner.
Car à la base, la crème s'appelle plombière (sans le « s ») et nous vient de Paris.
C'est en faisant un petit détour par les montagnes vosgiennes (pour le kirsch) qu'elle va gagner son « s » !
La petite histoire
Les chefs et la crème glacée
Notre glace se fait déjà citer en 1822 par le célèbre chef Antonin Carême dans Le maître d'hôtel français en tant que « crème plombière garnie de fruits » ou « crème glacée à la Plombière » ou encore « crème plombière à la marmelade d''abricots. »
Puis, on la retrouve en 1825 sur la carte des desserts du célèbre glacier Tortoni, installé 2 rue Taitbout à Paris.
C'est lui qui a l'idée de préparer la glace dans un moule en plomb.
Mais à cette époque, pas encore une seule goutte de kirsch, dans la plombière...
Il faut attendre 1882 pour qu'un pâtissier de Plombières-les-Bains fasse tremper les fruits confits dans du kirsch !
Et voilà la glace devenue Plombières... avec un « s » !
Balzac, Napoléon III...
Balzac en parle dans ses Splendeurs et misères des courtisanes :
« À la fin du dîner, on servit des glaces dites plombière. Tout le monde sait que ces sortes de glaces contiennent de petits fruits confits très délicats, placés à la surface de la glace qui se sert dans un petit verre, sans y affecter la forme pyramidale. »
La légende est en marche ! D'ailleurs, la tradition veut que le 21 juillet 1858 Napoléon III et Cavour, le chef du gouvernement italien, se rencontrent à Plombières.
On raconte que la glace a été servie pour la première fois à l'occasion du dîner ! Maintenant, on sait que ce n'est qu'une légende...
Source
- Annie Perrier-Robert. Dictionnaire de la gourmandise. Robert Laffont, 2012.