Jeanne d'Arc, ses voix... les fées !
Le bois des voix de Jeanne
Nous voilà près de Domrémy-la-Pucelle, au pays de Jeanne d’Arc... et le Bois Chenu, alors ?
Un vieux bois de chênes, ancien et sacré !
C’est là que l’on trouve une basilique de la fin du 19e siècle, construite par l’architecte Paul Sédille (la reconstruction du magasin du Printemps à Paris, c’est lui).
Les travaux ne prendront fin qu’en 1945. Rien à voir avec Jeanne, donc ? Si !
On l’a construite à l’endroit où elle venait jouer étant enfant, et où elle entend ses voix qui lui confient sa mission.
Les voix de sainte Catherine, sainte Marguerite (ses deux patronnes qui ne la quitteront plus) et de l’archange Michel.
D’ailleurs, un petit sentier nous conduit à la fontaine des Fiévreux, où une plaque rappelle un passage du procès de Jeanne à Rouen, les juges lui posant une question : « À la fontaine qui est près de l’arbre, les saintes vous ont-elles parlé ?
Jeanne répond : « Oui, et je les ai bien entendues. »
Un arbre ? Oui, on voit cela tout de suite...
Pique-nique sous le beau Mai
Dans le Bois Chenu se trouvait un grand hêtre, beau et très vieux, dont les branches touchaient par terre.
Les gens l’appelaient « l’Arbre des Fées » ou « le Beau Mai ». La tradition voulait que les fées viennent chanter le soir, sous l’épais feuillage...
À Domrémy, on avait l’habitude de venir danser, chanter et pique-niquer près de l’arbre sur lequel on accrochait des couronnes de fleurs.
Tout le monde, les jeunes gens, les vieux, même le seigneur de Domrémy... spécialement pendant le Carême ou le « jour des Fontaines », où la tradition voulait que les jeunes filles nettoient les puits et les fontaines.
Une fête païenne, si vous voulez...
Jeanne participe aussi, tout comme son amie Mengette : elle l’aimait, ce bel arbre si fort, qu’elle voyait tous les jours au loin, depuis la fenêtre de sa chambre !
N’empêche que pendant son procès, ses détracteurs se servent des fées pour tenter de lui faire avouer des actes de sorcellerie...
La visite du Bois-Chenu
À voir dans la basilique : dans la crypte dédiée à Notre-Dame-des-Armées, on voit la jolie statue de Notre-Dame de Bermont.
Vous vous souvenez ? Elle se trouvait autrefois dans la chapelle du même nom, non loin d’ici : Jeanne vient la prier tous les samedis.
Sous la voûte de la basilique, les fresques de Lionel Royer retracent la vie de Jeanne, tandis que des blasons dans le chœur évoquent les villes traversées par la Pucelle.
Hé oui, Jeanne est partout, ici !
Venez voir sous le porche : un groupe sculpté réalisé par Allard représente Jeanne entendant ses voix, saintes Catherine et Marguerite plus saint Michel.