L'origine de la citation « Qui m’aime me suive »

Philippe VIPhilippe VI | ©Rijksmuseum / CC0

Quand ?

Le 23 août 1328.

Où ?

Pendant la bataille de Cassel, dans le Nord de la France, entre les armées du roi de France Philippe VI de Valois et les Flamands révoltés contre l’autorité.

Qui ?

Cette phrase, c’est Philippe VI qui la prononce avant la bataille.

On la trouve citée la première fois dans les Grandes Chroniques de l’abbaye de Saint-Denis.

Plus de détails…

Tout commence lorsque le comte de Flandre appelle Philippe à la rescousse, pour mater la révolte de ses sujets, dans la région brugeoise. C’est bien simple : il sont devenus in-con-trô-la-bles !

Les deux armées se retrouvent dans la plaine de Cassel, pour livrer bataille.

Juste avant le choc, les barons râlent auprès du roi : l’été est trop avancé pour combattre, ce n’est pas le bon moment pour livrer bataille, on ferait mieux de reporter…

Hors de question, dit un homme, Gautier de Châtillon, qui en entendant cette discussion, lance un tonitruant « qui a bon cœur trouve toujours bon temps pour la bataille. »

À ces mots, le roi sourit, prend le connétable dans ses bras et prononce le mythique : « Qui m’aime me suive ! »

Mais voyons ce que racontent ces fameuses Chroniques de Saint-Denis :

« Ses barons disaient que le temps n’était convenable pour batailler. Dont aucuns dirent que le roi dut dire à messire Gauchier de Creci son connétable : « Et vous Gauchier qu’en dites ? » Et bien qu'il fut un peu refusant, si répondit en tel manière : « Qui bon cœur a à batailler toujours trouve il temps convenable. » Quand le roi eut ouïe cette parole, il eut très grande joie et se leva et l’accola en disant : « Qui m’aimera si me suive ! »

L’a dit ou l’a pas dit ?

Cette phrase mythique, Philippe le Bel n’a peut-être pas été le premier à la dire…

Le livre 500 citations de culture générale (Studyrama perspectives, 2005) attire l’attention sur le point suivant : cette phrase est à la base attribuée au roi Cyrus le Grand, rapportée par Xénophon dans Cyropédie.

À moins que ce ne soit Alexandre le Grand qui la prononce, en route vers l’Inde, alors que ses généraux refusent de le suivre (Citations historiques expliquées, Jean-Paul Roig, 2015)...