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Le gisant de Jean II le Bon à Saint-Denis

Quand : 8 avril 1364

Jean II et Philippe VI | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Lieu de sépulture Jean II le Bon Basilique Saint-Denis

Son gisant

Le gisant de Jean II a été commandé par son fils Charles V en 1364, en même temps que celui du père de Jean, Philippe VI, près duquel il repose.

On les doit à André Beauneveu, sculpteur très prolifique du Nord de la France.

Originaire de Valenciennes, Beauneveu travaille de 1361 à 1402.

Charles V l’appelle à son service en 1364 à Paris.

Sa tâche ? Réaliser quatre gisants pour la nécropole royale de Saint-Denis :

  • celui de Charles V ;
  • celui de son père, Jean le Bon ;
  • ceux de ses grands-parents Philippe VI de Valois et Jeanne de Bourgogne.

Commande réalisée en 1366 !

Si la statue de Jeanne a été détruite durant la Révolution française, les trois autres gisants sont toujours là...

Gisant de Jean II

Gisant de Jean II | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Sa mort

La mort de Jean II survient à Londres en captivité, le 8 avril 1364. Il a 45 ans.

Vous vous souvenez ? Les Anglais l'avaient fait prisonnier près de Poitiers, en 1356 !

Mais que dit Augustin Cabanès dans son mythique Les morts mystérieuses de l’Histoire de France ?

Il rapporte une mort due à une « blessure traumatique. »

Tiens… que s’est-il passé ?

Le roi tombe malade, après des mois en exil passé en « récréations, en dîners, en soupers et autres manières » dixit Froissart.

Après surtout une vie bien agitée et précoce : marié à 13 ans, Jean conçoit son premier enfant à 15 ans. Il a 13 rejetons, en tout !

Des excès, jusqu’à la mort.

L’Anglais Walsingham, dans son Hist. Anglicana, parle d’une « affection grave » (gravi morbo correptus).

Martène, dans Amplisima collectia, évoque l’apoplexie.

Sans parler de ceux qui évoquent carrément le meurtre : Jean II se serait fait poignarder en captivité à Londres, après une partie d’échecs !

Gisant de Jean II, détail

Gisant de Jean II, détail | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Jean II a le droit à deux inhumations !

Le roi anglais Édouard III fait faire à son ennemi de magnifiques funérailles, à Saint-Paul de Londres.

« On y brûla quatre mille torches de douze pieds de haut, et quatre mille cierges de six livre pesant. C’était moins de flambeaux que les Anglais n’en avaient allumé pour voir les morts sur le champ de bataille de Crécy. »

Le corps se fait embaumer et envoyer à Paris, où il arrive le 1er mai.

Il reste ensuite quelques jours à l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs.

Le 5 mai, on le présente à Notre-Dame, accompagné de tout le gratin.

Le 7 mai, cap sur Saint-Denis pour le dernier voyage :

« L’archevêque de Sens y célébra la messe et le roi fut enterré auprès du grand autel dans un caveau où l’on trouva des anneaux et des diamants, avec une couronne d’or d’un grand prix, sans qu’il y eût là aucun vertige d’ossements. »

Sources

  • Jacques Baudoin. La sculpture flamboyante en Normandie et Île-de-France. Éditions Créer, 1992.
  • Augustin Cabanès. Les morts mystérieuses de l’Histoire de France. 1923.
  • J.A. Buchon. Les chroniques de sire Jean Froissart (tome 1). 1835.
  • Analyse raisonnée de l'histoire de France. Penaud Frères, 1826.
  • Baron Henrion. Histoire de France (tome 3). 1840.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !